L’objectif de cette recherche qualitative est de mieux comprendre comment certaines jeunes femmes réussissent ou non à poursuivre des études et à envisager une vie professionnelle, malgré une grossesse vécue à l’adolescence et l’arrivée d’un enfant.
De fait, mener une grossesse à terme et concilier des responsabilités maternelles aux exigences de la vie scolaire augmentent la somme des difficultés rencontrées et les probabilités d’abandonner les études avant l’obtention d’une formation qualifiante. Or, ne pas avoir de diplôme à présenter aux employeurs limite les possibilités d’intégration sur le marché du travail et accroît pour ces jeunes femmes les risques de dépendance financière à l’égard de l’état ou d’un conjoint.
Comment les jeunes mères réussissent à poursuivre des études et à envisager une vie professionnelle?
La recherche a été menée dans trois régions du Québec : l’Outaouais, la Montérégie et la Mauricie-Centre-du-Québec. Au moyen d’entrevues semi-dirigées, nous avons examiné comment se sont développés les projets scolaires, professionnels et familiaux de 48 jeunes femmes, avant et pendant leur grossesse et puis après l’arrivée de leur enfant.
Malgré leur volonté de rester à l’école le plus longtemps possible, certaines filles sont confrontées à des contraintes, par exemple : trop d’escaliers à monter, des couloirs bondés, des risques de bousculade, plusieurs rendez-vous chez le médecin, qui, jumelées à des malaises physiques parfois très incommodants, et au manque d’ouverture des professeurs ou de la direction, finissent par les décourager et les convaincre d’abandonner leurs études plus tôt que ce qu’elles avaient d’abord prévu.
Il apparaît donc important que les établissements d’enseignement prévoient l’adoption et la mise en place de mesures visant à favoriser le plus longtemps possible pendant la grossesse le maintien à l’école des jeunes filles.
Chercheure principale
Andrée LaRue, RIPOST / CSSS de la Vieille-Capitale
Dépôt du rapport de recherche : juillet 2008