La présente recherche est d’une envergure sans précédent; c’est la première étude dressant un portrait comparatif détaillé des réelles pratiques rétroactives des enseignants de français en fonction de différentes variables modératrices :
La catégorie de l’erreur (syntaxe, orthographe grammaticale, orthographe lexicale, lexique) le profil de l’élève (débutant, avancé, éprouvant des difficultés d’apprentissage), le contexte (L1, L2) et l’ordre d’enseignement (primaire, secondaire ou éducation des adultes). Au total, c’est 300 textes d’élèves qui ont été minutieusement analysés grâce à une grille de typologie des erreurs détaillée, à une taxonomie des techniques rétroactives des enseignants et à une taxonomie des révisions des erreurs, toutes adaptés d’ouvrages antérieurs.
Cette recherche promet des retombées majeures dans l’enseignement du français au Québec.
Le projet nous a permis de tirer deux conclusions majeures. Premièrement, le codage des erreurs, la technique rétroactive indirecte la plus utilisée, mais qui n’est pas nécessairement apprécié des élèves, n’engendre pas des révisions satisfaisantes. Deuxièmement, il ressort que, quelle que soit la technique rétroactive utilisée, on ne peut pas s’attendre à des résultats satisfaisants si les élèves ne font pas de productions écrites plus d’une fois par étape et s’ils ne révisent pas systématiquement leurs textes suite à la rétroaction corrective de leurs enseignants.
Cette recherche promet des retombées majeures dans l’enseignement du français au Québec. Elle remet aussi en question les pratiques enseignantes et la formation disciplinaire et didactique des enseignants de français, particulièrement quant à la syntaxe, aux pratiques rétroactives et à l’enseignement de la langue à travers l’écriture. Elle ouvre également la voie à de nombreuses publications ultérieures.
Chercheure principale
Ahlem Ammar, Université de Montréal
Dépôt du rapport de recherche : octobre 2015