Depuis les dernières années, le faible taux de réussite scolaire et le taux de décrochage ont grandement préoccupé le Québec et le Canada tout entier.
Au Québec, une fois et demi plus d’élèves des écoles publiques desservant des milieux non désavantagés obtiennent leur diplôme comparativement à ceux des milieux défavorisés. Le genre compte beaucoup dans cette équation du risque, car les garçons risquent beaucoup plus de décrocher que ne le font les filles. D’autres facteurs, y compris les caractéristiques individuelles, tels les problèmes de comportement, de piètres habiletés sociales et scolaires, des difficultés émotionnelles, sous forme de niveaux élevés d’anxiété à titre d’exemple, peuvent également identifier les élèves au « risque accru ». Les statistiques du ministère de l’Éducation démontrent que la répétition d’une année joue un rôle important dans la prédiction de l’échec à obtenir le diplôme du secondaire. De plus, environ la moitié des redoublements surviennent au cours du premier cycle du secondaire, après la transition entre le primaire et le secondaire. Le présent projet traite des prédicteurs de la réussite scolaire, en tenant compte de cette transition critique qui pose tant de défis.
Tous les enfants québécois méritent de se classer de façon optimale lors de la transition vers le secondaire.
La trajectoire de succès permettant de franchir la transition cruciale du primaire au secondaire commence tôt, bien avant l’entrée à l’école et le début du primaire. Les habiletés scolaires et sociales essentielles sont interreliées et s’acquièrent graduellement pendant le primaire. Les enfants qui grandissent dans des milieux défavorisés ont besoin d’un soutien adéquat tout au long du primaire pour acquérir les habiletés de base nécessaires à l’atteinte du succès. En plus des habiletés scolaires, diverses caractéristiques individuelles, comme le niveau d’anxiété, l’estime de soi, les habiletés sociales et d’autres indicateurs socio-émotionnels, de même que les modèles d’amitié, laissent présager l’adaptation pendant la première année du secondaire.
Ces résultats corroborent la notion qu’une scolarisation réussie n’est pas seulement due à l’acquisition de compétences et de connaissances scolaires, mais également à l’apprentissage d’habiletés sociales et émotionnelles efficaces pour affronter le quotidien. Les résultats présentés ici ont des implications quant à l’élaboration et à l’évaluation de stratégies d’interventions préventives pour étayer le développement des enfants dans ces divers secteurs. Enfin, nous proposons des lignes de recherche en nous appuyant sur la prémisse que tous les enfants québécois méritent de se classer de façon optimale lors de la transition vers le secondaire.
Chercheure principale
Lisa Serbin, Université Concordia
Dépôt du rapport de recherche : février 2009