De récentes recherches ont démontré que les conduites à risque apparaissent fréquemment en grappe chez les jeunes adultes. Une même personne peut en effet avoir des comportements téméraires à la fois dans ses activités sexuelles, festives et sportives.

Partant de cette prémisse, Marie-Aude Boislard, chercheuse au Département de sexologie de l’Université du Québec à Montréal, a voulu mieux définir les profils d’individus qui adoptent des pratiques risquées et en examiner les conséquences, notamment sur le dépistage et le diagnostic en cas d’infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS).

Une même personne peut en effet avoir des comportements téméraires à la fois dans ses activités sexuelles, festives et sportives.

La chercheuse a élaboré, de concert avec ses collègues Joanne Otis, Jean-Sébastien Fallu et Linda Paquette, un questionnaire auquel ont répondu plus de 600 hétérosexuels âgés de 18 à 29 ans. Cette étude a révélé quatre profils en matière de prise de risques : environ un tiers (34,7 %) des répondants étaient à faible risque parce qu’ils vivaient une relation monogame et près de quatre participants sur dix (42,3 %) étaient jugés à risque moyen ; aux deux extrémités, on avait, d’une part, 13,5 % des jeunes qui ne présentaient aucun risque, car ils étaient inactifs sexuellement et ne consommaient pas ou le faisaient très peu, et d’autre part, 9,5 % des répondants qui couraient au contraire de grands risques.

Dans ce dernier groupe, la consommation excessive d’alcool ou de drogue comptait parmi les facteurs qui augmentaient le risque, en plus de comportements sexuels plus marginaux et de multiples partenaires. Ces individus rapportaient plus souvent des problèmes de dépendance aux drogues et à l’alcool, ainsi qu’une forte tendance à rechercher des sensations fortes.

Connaître plus finement le profil des personnes à haut risque d’ITSS aidera à les rejoindre plus efficacement en permettant de développer des stratégies de dépistage qui correspondent mieux à leur personnalité et à leurs pratiques.