« Lire des romans à l’école c’est plate et l’oral ne s’apprend pas, tu l’as ou pas! »

À ces propos d’élèves, pourraient s’ajouter ceux de beaucoup d’enseignants : l’appréciation des œuvres littéraires et de l’oral sont des compétences très difficiles à enseigner et à évaluer, selon la majorité de ceux interrogés lors d’une enquête ministérielle sur l’application du renouveau pédagogique en 2007. Parce qu’ils touchent l’ensemble de la personne (aspects socio-affectifs, culturels et cognitifs), ces apprentissages nécessitent des méthodes et situations d’enseignement à la fois interactives, signifiantes, intégratrices et explicites afin de donner à tous accès à la culture scolaire. Par conséquent, le fossé des inégalités et de la démotivation scolaire se creuse lorsque les enseignants se limitent à sanctionner l’appréciation d’un roman lu à la maison avec des questionnaires et à en discuter en grand groupe.

Ces moyens d’action explicités ont facilité l’autonomie et les interactions entre pairs dans les cercles de lecture.

Ainsi, sept enseignants du primaire et du secondaire, qui ont été accompagnés pendant toute une année pour développer des approches plus explicites et intégrées, ont pu voir s’améliorer la motivation et la réussite de la majorité de leurs élèves en lecture et à l’oral. Ils ont d’abord appris à planifier quelles stratégies et notions enseigner en fonction de la spécificité des œuvres et de la situation d’oral, ce qu’ils ne faisaient pas avant. Cette clarté des objectifs leur a donné prise pour l’évaluation conjointe de la lecture et de l’oral, mais a du même coup aidé les élèves à prendre conscience des stratégies qu’ils peuvent utiliser pour mieux lire, reformuler et justifier les propos à l’oral.

Ces moyens d’action explicités ont facilité l’autonomie et les interactions entre pairs dans les cercles de lecture, puis amélioré la persévérance et réussite de la majorité. Dans ce contexte culturel signifiant d’une même œuvre partagée, et avec un usage judicieux des technologies de l’information et de la communication, tous les types d’élèves ont su et voulu lire et prendre la parole.

Chercheure principale

Manon Hébert, Université de Montréal

Résumé

Rapport de recherche

Annexes

Appel de propositions

Dépôt du rapport de recherche : février 2014