Dans ce projet de recherche, nous effectuons une enquête qualitative avec les 62 intervenants principaux du secteur minier et une enquête quantitative auprès de plus de 3000 personnes de la population générale du Québec, dans le but de proposer une nouvelle façon de construire un indice quantitatif pour l’acceptabilité sociale des projets miniers. En nous basant sur les fondements théoriques économiques sur le processus des choix et sur l’utilité aléatoire, nous réussissons à adapter la méthode des choix multi-attributs dans le contexte minier. Basés sur les données collectées d’un grand échantillon représentatif de la population du Québec, nos résultats d’analyses statistiques nous permettent de comprendre comment la préférence d’un membre de la communauté du Québec pour un projet minier varie selon les 6 attributs du projet : type de mine, suivi de la qualité de l’eau, présentation du projet, structure du partenariat, création d’emplois et réduction de taxe, et trois types de minerais (or, uranium et terres rares).

La logique économique derrière nos analyses statistiques motive notre choix d’utiliser la volonté à accepter (VAA), c’est-à-dire le montant minimum qu’un individu représentatif de la population du Québec accepte pour dire oui à un projet minier tout en maintenant son niveau initial de la satisfaction au statu quo. En se basant sur cette notion de VAA, l’indice de l’acceptabilité sociale que nous proposons consiste à mesurer la perte de la préférence (la satisfaction) d’un individu représentatif de la population du Québec due à l’acceptation d’un projet minier. Cet indice quantitatif, mesuré en unité monétaire, nous permet non seulement d’additionner les impacts d’un projet sur les aspects économiques, environnementaux et sociaux, mais également de comparer le niveau d’acceptabilité sociale des différents projets qui présentent des attributs très différents et qui exploitent des minerais différents. Nos résultats révèlent également que, pour la population du Québec, les attributs associés à l’environnement (le suivi de la qualité de l’eau et le type de mine) ont une plus grande importance dans la formation de la préférence pour un projet minier, suivis par les attributs comme la présentation d’information sur le projet et la structure de partenariat. Les répondants et les répondantes attachent une très faible considération à la création d’emplois dans leur décision d’accepter ou non un projet.

La grande cohérence observée dans nos résultats démontre la crédibilité de ce nouvel indice. Nous suggérons ainsi de répéter cet exercice dans le but d’enrichir cet indice en prenant en compte plus d’attributs et plus de minerais. Considérant qu’il existe peut-être une très grande différence entre la population générale du Québec et la population des Premières Nations, nous jugeons également pertinent de faire les mêmes analyses auprès des communautés autochtones.

Chercheuse responsable
Jie He

Équipe de recherche
Jean Cadieux, Université de Sherbrooke
Catherine Choquette, Université de Sherbrooke
Jérôme Dupras, Université du Québec en Outaouais
Louis Guay, Université Laval
Jie He, Université de Sherbrooke
Thomas Poder, Centre de recherche du CHUS

Durée du projet

2 ans

Montant
150 000 $

Partenaire financier
Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles

Appel de propositions
Développement durable du secteur minier