Les résultats suivants sont attribuables directement aux travaux soutenus par le projet « Mines profondes : défis d’exploitation et impacts sur la récupération minéralurgique ».

Concernant le volet d’exploitation minière, en premier lieu, il a été possible de dépeindre la réalité, les conditions, les problématiques et les défis de l’industrie minière québécoise exploitant ou visant l’exploitation en profondeur. En parallèle, la réalisation du projet a permis d’identifier clairement les lacunes existantes dans la littérature relativement à l’utilisation de la dilution et les pertes opérationnelles de minerai comme étant les principaux paramètres pour évaluer la performance technique des chantiers d’abattage et les risques de mauvaise interprétation qui en découlent.

De ce fait, le projet a permis, d’une part, de reconnaitre que les facteurs d’influence de la performance des chantiers les plus intimement liés à la profondeur de minage sont l’état des contraintes in situ et leurs ratios. L’étude de l’effet significatif du ratio sur la stabilité des épontes des chantiers et sa quantification a mené à l’élaboration d’un modèle d’évaluation. Ce dernier prend en compte l’effet de la variation dudit ratio en fonction de la profondeur par le biais d’un facteur de correction appliqué.

D’autre part, le projet démontre qu’une évaluation de la performance technique des chantiers basée uniquement sur les concepts de dilution et pertes ne parvient pas à refléter correctement ladite performance, au risque de l’évaluer incorrectement, affectant toute la chaîne des décisions qui sont prises en conséquence. Dans le but de pallier à cette situation, une méthodologie mieux adaptée aux besoins actuels de l’opération a été développée et validée par la pratique minière. Ladite méthodologie permet également de quantifier l’impact de la performance technique des chantiers sur quelques aspects d’importance économique.

Par ailleurs, le projet en question a analysé en détail les différentes alternatives de transport qui s’offrent dans les conditions des mines profondes, en faisant ressortir les avantages et les inconvénients de chaque option. Un arbre de décision a été élaboré à partir des analyses, dans le but de proposer un outil pratique pour l’industrie tenant compte des conditions et mettant l’accent sur les problématiques observées communément sur le terrain. Qui plus est, l’étude porte une attention spéciale à la variabilité du coût par rapport à la distance parcourue, en proposant plusieurs voies d’optimisation sachant que le coût de transport dans une mine souterraine est l’une des variables les plus significatives quand on considère l’ensemble des coûts totaux d’opération.

En outre, on sait que le choix d’utiliser une rampe ou un puits interne pour l’exploitation éventuelle des zones minéralisées se trouvant sous les infrastructures existantes d’une mine en opération amène des avantages et des inconvénients. Étant donné qu’il s’agit là d’un des défis d’exploitation des mines profondes, ce projet se penche sur l’évaluation de ceux-ci en adoptant une vue d’ensemble et qui aboutit dans l’élaboration d’un outil informatique complet permettant de prendre une décision plus éclairée en comparant les différentes options pour des scénarios donnés.

Enfin, les travaux portant sur le traitement du minerai ont permis de documenter l’effet de la dilution opérationnelle non planifiée sur le taux de production d’un circuit de broyage conventionnel et la dualité entre celui-ci et le rendement en or obtenu lors de l’extraction par cyanuration.

Le tout, sachant que le Québec, bien qu’étant une province favorable à l’activité minière, elle doit tout de même innover afin de résoudre de nombreux défis, et que cette innovation passe, d’abord, par une compréhension de la réalité de ces mines afin de proposer un éventail de voies d’optimisation de façon à diminuer les écarts entre les études de faisabilité et les résultats de l’opération minière qui s’en suit.

Chercheur responsable
Marcel Laflamme

Équipe de recherche
Marcel Laflamme, Université Laval
René Del Villar, Université Laval
Jocelyn Bouchard, Université Laval
Jacek Paraszczak, Université Laval
Stefan Planeta, Université Laval

Durée du projet
3 ans

Montant
300 000 $

Partenaire financier
Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles

Appel de propositions
Développement durable du secteur minier