Cette étude évalue depuis 2018 les interactions sociales entre les Canadiens pour mieux prévenir et contrôler les maladies infectieuses et les épidémies au pays.

Les Québécois et Québécoises auraient diminué leurs contacts sociaux de 65 % pendant le confinement, ce qui a fait chuter le nombre de cas de COVID-19 dès le mois d’avril, révèle l’étude CONNECT menée par l’équipe de Marc Brisson, directeur du Groupe de recherche en modélisation mathématique des maladies infectieuses du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval, en collaboration avec l’Institut national de santé publique.

C’est d’ailleurs ce qu’avaient prédit les modèles mathématiques sophistiqués du chercheur : une diminution d’au moins 60 % des interactions sociales était nécessaire pour faire régresser l’épidémie québécoise de COVID-19, alors qu’une réduction de moins de 50 % n’aurait pas permis d’aplanir la courbe.

Ces modèles, nourris quotidiennement par les données de la Santé publique, avaient également prédit que si la population adhérait massivement à la distanciation sociale de 2 mètres, au port du masque et à l’utilisation de barrières physiques, telles que le plexiglass, dans les commerces, la réduction du nombre de cas et d’hospitalisations se poursuivrait au Québec lors de la reprise des activités professionnelles et commerciales.

Marc Brisson utilise actuellement les données récoltées récemment par CONNECT pour alimenter davantage ses modèles. Cette étude évalue depuis 2018 les interactions sociales entre les Canadiens pour mieux prévenir et contrôler les maladies infectieuses et les épidémies au pays. Plus de 5 000 Canadiens et Canadiennes ont tenu un journal de bord de leurs contacts sociaux pré-COVID, en consignant les endroits, l’âge des personnes rencontrées, la durée des contacts, etc. L’exercice a été refait pendant le confinement et se poursuit en cette période de postconfinement. Le chercheur et la Santé publique veulent ainsi prédire plus précisément l’impact des différentes stratégies de prévention afin d’éviter ou de mieux contrôler une deuxième vague.