Malgré l’interdiction d’y jouer avant l’âge de 18 ans, plusieurs jeunes s’adonnent à des jeux de hasard et d’argent (JHA).

Une étude longitudinale, quantitative et qualitative a été réalisée entre 2012 et 2017 auprès d’élèves initialement en secondaire 3, 4 ou 5 dans 11 écoles secondaires de trois régions québécoises. Elle nous apprend que lorsqu’ils jouent à des JHA en mode Démo (jouer gratuitement avec des mises virtuelles) sur Internet (particulièrement au poker), les jeunes sont plus susceptibles de passer à des mises réelles et à jouer à un plus grand nombre de JHA différents.

L’impact du jeu en mode Démo sur le jeu en mode réel est plus spécifique au poker, selon les résultats de cette étude.

Plusieurs mentionnent que le jeu en mode Démo leur permet d’apprendre et de parfaire leurs compétences pour jouer en mode réel. Or, certains disent aussi que les jeux en mode Démo trompent les joueurs en les faisant gagner plus souvent qu’en mode réel et expliquent que les sites de jeu en mode Démo font souvent la promotion du jeu en mode réel. Ainsi, plusieurs jeunes passent du jeu en mode Démo au jeu en mode réel pour gagner de l’argent, mais certains le font aussi pour augmenter le niveau de défi et de compétition lorsqu’ils jouent.

Quoi qu’il en soit, peu de jeunes de cet échantillon scolaire ont développé des problèmes de JHA au cours des quatre années de l’étude, les jeunes femmes étant moins susceptibles d’en développer. C’est le cas aussi des jeunes qui présentent peu ou pas de problèmes de consommation de substances psychoactives, qui sont moins impulsifs et qui jouent moins souvent à des JHA en mode Démo.

Des activités préventives sur les JHA devraient porter notamment sur le jeu en mode Démo, sur ce qui le différencie du jeu en mode argent réel et sur comment les sites de jeu en mode Démo peuvent inciter à miser de l’argent réel. Il serait important alors de parler plus spécifiquement du poker, car l’impact du jeu en mode Démo sur le jeu en mode réel est plus spécifique au poker, selon les résultats de cette étude. Des garçons consommateurs de substances psychoactives et plus impulsifs pourraient être ciblés.

Chercheure principale

Natacha Brunelle, Université du Québec à Trois-Rivières

Résumé

Rapport de recherche

Appel de propositions

Dépôt du rapport de recherche : janvier 2018