Erlan Sanchez

Stagiaire postdoctoral en neurologie
Sunnybrook Research Institute (Université de Toronto)

Publication primée : Sleep from acute to chronic traumatic brain injury and cognitive outcomes

Publiée dans : Sleep

Résumé

Les traumatismes craniocérébraux modérés à sévères sont la cause principale d’invalidité chez les jeunes adultes à travers le monde, incluant au Canada. Ces blessures nécessitent souvent des soins intensifs et entraînent de sérieuses conséquences, incluant des dommages cérébraux et des symptômes persistants. La majorité des patients ayant subi un traumatisme craniocérébral développeront des déficits cognitifs persistants, affectant significativement leur qualité de vie et restreignant leur retour au travail ou aux études. Dans ce contexte, des efforts considérables sont déployés dans la phase aigüe du traumatisme craniocérébral afin d’améliorer la récupération cognitive et fonctionnelle à long terme. Puisqu’on pense que le sommeil est gravement perturbé pendant l’hospitalisation suivant un traumatisme craniocérébral, il existe un intérêt croissant pour l’étude du sommeil pendant cette période durant laquelle la majorité de la récupération se produit. Puisque le sommeil est essentiel à la santé du cerveau, le sommeil pourrait être un facteur critique dans les processus réparateurs du cerveau qui s’enclenchent après un traumatisme craniocérébral et, par conséquent, avoir un impact significatif sur la fonction cognitive à long terme. Dans cette étude, Erlan Sanchez et ses collaborateurs ont caractérisé le sommeil des patients avec traumatisme craniocérébral depuis leur hospitalisation initiale jusqu’aux années suivant la blessure, et nous avons exploré l’hypothèse selon laquelle un sommeil de meilleure qualité pendant l’hospitalisation prédit une meilleure fonction cognitive à long terme. Ils ont observé un sommeil très fragmenté, mais avec plus de sommeil lent profond chez les patients hospitalisés avec un traumatisme craniocérébral. Chez ces patients, un meilleur sommeil pendant cette période était associé à une meilleure performance cognitive des années après la blessure, notamment au niveau de la mémoire à long terme et des fonctions exécutives. Ces résultats mettent en évidence le sommeil comme prédicteur potentiel de récupération neurologique suite à un traumatisme craniocérébral, soit en tant que promoteur de la récupération cérébrale ou en tant que marqueur précoce de la récupération cognitive. Ces conclusions sont importantes puisque le sommeil est un facteur modifiable et peut être facilement surveillé, mais l’environnement hospitalier actuel et les protocoles de soins ne sont habituellement pas bien adaptés pour promouvoir un bon sommeil. L’évaluation du sommeil pour permettre des traitements plus individualisés et l’effet potentiel des stratégies visant à améliorer le sommeil dès l’hospitalisation initiale sur la récupération doivent être étudiés dans des protocoles d’intervention futurs auprès de la population avec traumatisme craniocérébral.