Ylenia Olibet
Postdoctoral Fellow – Moving Image Research Lab
Department of English
McGill University
Publication primée : Chloé Robichaud et Sophie Deraspe : réalisatrices dans les festivals internationaux de film
Publiée dans : Quebec Cinema in the 21st Century: Transcending the National, chapitre 3, publié par LIVERPOOL UNIVERSITY PRESS
Résumé
Le discours académique sur le cinéma québécois remarque qu’au cours des 25 dernières années une nouvelle génération de réalisateurs de la province a suscité un remarquable intérêt critique dans le contexte du cinéma mondial. Mon chapitre intervient dans ce discours en analysant le travail de Chloé Robichaud et Sophie Deraspe, deux réalisatrices québécoises de la nouvelle génération dont les films ont circulé dans des festivals internationaux de films. Mon analyse révèle que ces réalisatrices, à travers leur travail, jouent un rôle crucial pour la visibilité́ du cinéma québécois qui, par ce fait, sort de son état marginal. Dans mon chapitre, j’illustre les contextes historiques-culturelles et matériels qui ont permis à ces réalisatrices d’accéder aux circuits de production et de distribution de cinéma. Bien que ces réalisatrices s’éloignent du militantisme féministe de la génération antécédente, elles dénoncent la discrimination de genre dans le milieu de l’industrie cinématographique au Québec et participent activement au discours et aux actions de Réalisatrices Équitables. Cet organisme à but non lucratif vise, depuis 2007, à atteindre l’équité pour les femmes dans le domaine de la réalisation au Québec et a contribué à la mise en place de politiques d’équité auprès de TéléFilm Canada, Sodec, et Office National du Film à partir de 2016. Mon analyse du travail de Robichaud et Deraspe se compose en deux parties : d’abord, j’examine leurs stratégies pour affirmer leur agentivité professionnelle dans le contexte de l’industrie du cinéma. Ensuite, j’analyse leurs films qui ont le plus de succès critique dans les festivals de films : Sarah préfère la course (2013) et Antigone (2019). Ces films, à travers des protagonistes féminins qui défient les identités genrées normatives et stéréotypées, proposent une notion de l’identité québécoise flexible et ouverte aux échanges.