Actuellement, le temps d’attente pour dépister un retard de développement chez un enfant peut aller jusqu’à trois ans.
Actuellement, les parents qui suspectent une déficience intellectuelle, un trouble du spectre de l’autisme (TSA) ou un autre retard de développement chez leur enfant doivent attendre parfois jusqu’à trois ans avant d’accéder à une évaluation diagnostique, à des services d’intervention précoce spécialisée ou à du soutien familial. Ces mesures sont pourtant particulièrement importantes pour améliorer le pronostic des tout-petits ainsi que la qualité de vie de leurs proches.
Mélina Rivard, professeure au Département de psychologie de l’UQAM, son équipe du laboratoire Épaulard ainsi que plusieurs milieux cliniques partenaires ont donc mis sur pied différents projets de recherche sur la façon dont on pourrait prendre rapidement en main les familles dès les premiers soupçons d’un retard de développement.
Par exemple, en collaboration avec la Fondation Miriam et le réseau public de la santé et des services sociaux, les chercheurs analysent le potentiel d’une clinique d’évaluation multidisciplinaire. Celle-ci viserait à diminuer les listes d’attente pour le diagnostic de la déficience intellectuelle et de l’autisme sur l’île de Montréal et à faciliter l’accès aux services d’intervention précoce. Toujours en cours, ce projet suit environ 250 enfants/familles sur une période de 5 ans.
Mélina Rivard et ses collègues s’intéressent également aux troubles de comportement et de santé mentale qui accompagnent souvent les diagnostics de retard de développement. Ces problèmes sont le plus grand frein aux interventions, car on connaît mal leur nature. Pour combler cette lacune, les chercheurs ont notamment suivi une cohorte d’environ 800 enfants provenant de 13 régions du Québec, à partir de leur diagnostic jusqu’à leur entrée en maternelle. À cette fin, un programme d’intervention sur la gestion des comportements problématiques a été traduit, adapté et évalué pour le contexte québécois. L’outil sera bientôt implanté en Montérégie auprès de 200 intervenants et, ensuite, possiblement dans plusieurs régions. Ce projet a été finaliste au Prix Collaboration scientifique 2019 de l’Institut d’administration publique de Québec.