Gestion du trafic, grands événements, sécurité de grandes infrastructures : dans les centres de crise et de sécurité à travers le monde, l’humain continue à jouer un rôle important. Même si la machine ne le remplacera jamais – étant donné la complexité des décisions à prendre et pour des raisons éthiques et d’imputabilité, entre autres –, elle peut tout de même le soutenir.

Les sujets de recherche de Sébastien Tremblay, professeur à l’École de psychologie de l’Université Laval, incluent les sciences cognitives, la neuroergonomie et les facteurs humains. Dans ce projet de recherche, le professeur et son équipe du laboratoire Co-DOT souhaitaient caractériser le travail de surveillance, identifier les limites cognitives et tester des solutions technologiques dans le but de maximiser le rendement des personnes affectées à la sécurité. Sur une durée de vingt-quatre mois, ils ont donc observé environ 250 surveillants en action, experts comme étudiants, dans un scénario le plus réaliste possible évoquant un grand festival. 

Les résultats de cette recherche fournissent des chiffres sur ce qui relevait auparavant de l’anecdote. Ainsi, si la vigilance décline très rapidement en raison de la nature monotone du travail, les nombreuses stimulations (communications radio, nombreux écrans, etc.) aident tout de même la personne en position de surveillance à rester engagée. Les chercheurs ont émis diverses recommandations, notamment celles de former davantage les surveillants sur la gestion de la surcharge d’informations et de mieux les sélectionner. Ils ont également testé différentes interfaces qui pourraient aider le cerveau à mieux traiter ces volumes importants d’information.

L’équipe a par ailleurs évalué l’état cognitif des surveillants (fatigue, stress ou surcharge cognitive) grâce à des mesures physiologiques non intrusives. Ces mesures en temps réel permettent de détecter une personne surchargée et stressée qui a besoin que quelqu’un d’autre prenne le relais. Cette méthode pourra servir à développer et à tester de nouvelles technologies en collaboration avec l’industrie, afin d’améliorer l’efficacité des activités de gestion de la sécurité et, ultimement, la sécurité de tous.

Références