C’est la première fois qu’une étude se penche sur la relation entre l’intensité de l’activité physique et la santé mentale de la population. 

Chez les athlètes de haut niveau, il y a plus de problèmes de santé mentale, comme les troubles anxieux, que dans la population générale. La question se pose : l’exercice physique à forte dose peut-il nuire à notre bien-être psychologique ? Oui, révèlent les travaux de Paquito Bernard, professeur au Département de l’activité physique à l’Université du Québec à Montréal et chercheur à l’Institut universitaire de santé mentale de Montréal.

Faire quotidiennement 50 minutes d’activité physique à intensité modérée ou élevée, comme de la natation ou du soccer, favorise une bonne santé mentale. Au-delà, les bienfaits plafonnent, voire déclinent. Le bien-être psychologique varie aussi selon le nombre de pas que l’on fait dans une journée : il s’améliore progressivement entre 0 et 5 000 pas pour commencer à baisser après 16 000 pas. Quant à l’activité physique légère (comme jardiner), il faut en faire plus de 6 heures pour voir apparaître les effets positifs sur notre psychique.

Autre fait intéressant : la sédentarité au travail réduit les effets bénéfiques de l’activité physique sur le moral. S’entraîner avant ou après le bureau n’est donc pas suffisant. Les gens qui travaillent longtemps assis devraient se lever régulièrement pendant la journée pour marcher quelques minutes et ainsi rompre les mauvaises conséquences de la sédentarité.

C’est la première fois qu’une étude se penche sur la relation entre l’intensité de l’activité physique et la santé mentale de la population. Le chercheur a notamment analysé les données d’une enquête canadienne sur la santé réalisée auprès de 8 000 personnes entre 2007 et 2012. Les participants avaient alors porté une montre d’exercice et avaient consigné leur bien-être pendant plusieurs jours.

D’autres études sont en cours pour évaluer plus précisément les effets de différentes doses d’exercice sur les symptômes de la dépression et de certains troubles psychotiques.