À l’été 2020, Martin Schmeing, directeur du Centre de recherche en biologie structurale (CRBS) de l’Université McGill, et son collègue Don van Meyel, directeur du Centre de biologie translationnelle de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), ont fait la preuve que le Québec détient toute l’expertise requise pour produire ses propres tests de dépistage de la COVID-19. Ils ont en effet mis au point dans les labos du CRBS, en seulement trois mois, 15 000 kits de réactifs chimiques nécessaires pour identifier le virus SRAS-CoV-2.

L’efficacité de ces ingrédients, sans lesquels les tests de dépistage ne valent rien, a été validée par les spécialistes d’Optilab Montréal-CUSM, un laboratoire désigné pour les tests de COVID-19, qui les ont comparés à ce qui se fait sur le marché international.

Ces résultats tombaient à point alors que les gouvernements du Québec et du Canada s’inquiétaient de la pénurie de certains réactifs chimiques, causée par la demande mondiale toujours grandissante pour les fameux tests de type RT‑PCR.  Ces tests, au cœur de la lutte contre la COVID-19, permettent de détecter le coronavirus, même en infime quantité, dans les échantillons de sécrétions récoltés dans le nez et la gorge des gens. Aucun n’était alors fabriqué au Canada.

Dans l’optique de rendre le pays complètement autosuffisant, Martin Schmeing et Don van Meyel travaillent notamment avec Luke Masson et son équipe Thérapeutique en santé humaine du Conseil national de recherches du Canada pour produire à grande échelle toutes les protéines clés des trousses de dépistage. Ils ont par ailleurs fondé l’entreprise de biotechnologie Canadienzyme, pour assurer, au niveau canadien, la synthèse des enzymes nécessaires pour détecter le SRAS-CoV2.

Enfin, les chercheurs de McGill collaborent actuellement avec le manufacturier canadien LaunchWorks CMDO, localisé à Anjou, qui commercialise et distribue à l’échelle nationale le test PCR d’origine québécoise Master Mix.