Ça allait bien, et ça va bien aller!

L’année 2020 a commencé de façon très prometteuse pour le FRQS. Plusieurs des actions prévues pour appuyer l’excellence de la recherche en santé au Québec se sont réalisées. Ainsi, nous avons obtenu pour les trois prochaines années un financement supplémentaire du ministère de l’Économie et de l’Innovation afin de soutenir notre programmation de recherche en intelligence artificielle en santé et santé numérique.

Cette contribution gouvernementale très appréciée vise à favoriser le développement de carrières en science des données et en santé, en insistant sur la nécessité d’avoir des doubles profils de compétences. Elle permettra également de renforcer la capacité d’organisation et d’analyse des données en santé au sein de nos regroupements, une condition sine qua non pour mener une recherche d’envergure dans ce domaine.

Une telle programmation n’est pas un élément isolé de la planification du FRQS, elle s’inscrit au contraire dans le contexte d’un objectif clair et ambitieux : appuyer la transformation des approches de santé en soutenant une recherche plus holistique. Ce but et les moyens pour l’atteindre ont été présentés à diverses tribunes : le Forum des directeurs de centres et instituts, les partenaires universitaires, les assemblées de chercheurs de centres et réseaux. Tous ont accueilli positivement la proposition en établissant un dialogue constructif pour adapter nos programmes et faciliter ainsi la réalisation de l’objectif. Quelques révisions sont ainsi en cours, concernant tout autant les capacités de recherche (financement des centres, orchestration des réseaux) que le développement de la relève et des carrières (stages en milieu de pratique, soutien à la recherche dans le milieu collégial).

Si ce début d’année allait bon train, c’était compter sans le SARS COV-2, un virus au pouvoir de perturbation surréaliste, inimaginable jusqu’alors. En quelques jours, tous nos acteurs se sont engagés pour faire face aux impacts que vit la communauté de recherche. Chercheurs et chercheuses, étudiants et étudiantes, directeurs et directrices de centres, responsables universitaires, Fonds de recherche ont travaillé de pair afin d’optimiser l’utilisation de nos soutiens : prolongation d’une année de financement de nos regroupements et report d’une année de ces concours, entre autres. Et nos programmes réguliers sont poursuivis dont les bourses de relève et de carrière, très importantes pour notre compétitivité.

Je me dois de souligner la mobilisation incroyable dont a fait preuve la communauté de recherche et d’innovation face aux impacts aigus de cette pandémie. Merci pour tous les énoncés de solutions, suggestions, idées que nous avons reçus. Ces propositions ont conduit rapidement à plusieurs initiatives structurantes à court, moyen et long terme. Par exemple, la Biobanque québécoise de la COVID-19, implantée pour mettre à la disposition des chercheurs et chercheuses du Québec les échantillons et les données nécessaires à leurs travaux sur le virus. Ou encore, le Réseau québécois COVID, essentiellement intersectoriel, un espace d’étroite collaboration pour coordonner les efforts de recherche, prioriser les actions, et accélérer les découvertes et leurs applications pour l’infection SARS-CoV-2. Sans compter les projets soutenus par les réseaux ou par des programmes gouvernementaux existants.

À ce stade, où nous devons planifier le post-confinement, permettez-moi de partager avec vous quelques préoccupations. Ça va bien aller… oui, mais seulement si l’on respecte plusieurs conditions qui nécessiteront toute notre attention, une vision commune et un grand niveau de collaboration. « Vivre avec le risque de la COVID-19, en attendant vaccins et traitements et impacts sur les changements d’habitude de vie ; renforcer la résistance aux maladies infectieuses, et donc s’inscrire dans un effort international ; mieux prendre en charge les populations vulnérables (qu’il s’agisse de conditions médicales ou sociales) et donc appuyer une organisation optimisée de notre système de santé, etc. ». Les thèmes de recherche sont nombreux et nous devrons les soutenir avec clairvoyance et stratégie.  Sans oublier toutes les personnes qui travaillent au cœur même de la recherche : étudiantes et étudiants, professionnelles et professionnels de la recherche, techniciens et techniciennes de recherche, chercheuses cliniciennes et chercheurs cliniciens, ainsi que professionnelles et professionnels de la santé. Les défis sont variés : accès restreints aux laboratoires, déplacement du temps de recherche vers du temps clinique, utilisation de ressources pour mitiger l’impact, etc. Chacune des situations nécessitera une attention particulière, mais également une bonne dose de solidarité si nous voulons assurer le succès de la recherche en santé au Québec.

En conclusion, je voudrais féliciter le petit Rémi pour sa représentation du SARS-COV 2 (affichée au début de ce mot) et remercier tous les enfants dont les parents travaillent au FRQS. Ils ont participé de façon merveilleuse à notre concours de dessin COVID-19. Rémi est le grand gagnant avec ce virus jaune cyclope. Prenons exemple sur Ulysse : touchons l’œil et usons d’ingéniosité pour le défi de la relance qui nous attend!

Carole Jabet