Responsable : 
Silvano Adrian De La Llata Gonzalez

Établissement : 
Université Concordia

Année de concours : 
2020-2021

Table des matières

  1. Résumé du projet

1. Résumé du projet

Imaginez que vous souhaitiez vous rendre au supermarché pour y faire votre épicerie hebdomadaire. À vol d’oiseau, le magasin d’alimentation se trouve à 200 mètres; autrement dit, à distance de marche. Vous pouvez d’ailleurs le voir. Par contre, une clôture métallique vous en sépare – une voie ferrée traversant le quartier. Pour aller au supermarché à pied, vous devez longer la voie sur 400 mètres, tourner dans la direction opposée et passer sous les voies de circulation. Une fois de l’autre côté, vous devez de nouveau longer la voie sur 400 mètres, tourner, puis parcourir encore 100 mètres avant d’atteindre le supermarché. Vous aurez donc marché 1,2 kilomètre ; emprunté un souterrain sombre et glissant ; et eu pour paysage du béton brut et des grillages poussiéreux, et pour fond sonore des camions-remorques, des véhicules de livraison et des voitures filant à 100 kilomètres heure. Maintenant, imaginez que vous deviez effectuer ce trajet en fauteuil roulant, derrière une poussette ou chargé de sacs d’épicerie. Ce phénomène, la fragmentation urbaine, s’observe dans toutes les villes nord-américaines.

La fragmentation est causée par les axes infrastructurels, notamment les autoroutes, les voies ferrées et les cours d’usines. Elle a d’importantes répercussions sur la qualité de vie en ville. De fait, elle limite l’accès des citoyens à un environnement sain ainsi qu’aux services et équipements municipaux. Paradoxalement, les axes infrastructurels sont conçus dans une optique de rapprochement. S’ils unifient le territoire à l’échelle régionale, ils endommagent toutefois le tissu urbain des quartiers. Dans le cadre du projet proposé, nous entendons : premièrement, valider une méthodologie d’évaluation de la fragmentation des villes; et deuxièmement, formuler des principes directeurs en matière d’aménagement urbain, et ce, en vue d’accroître le potentiel piétonnier et l’accessibilité des espaces fragmentés.

À l’aide d’une méthodologie fondée sur des études et des analyses vidéophotographiques, nous évaluerons des éléments tangibles (densité, intensité et sinuosité) et intangibles (pollution, bruit, impression de sécurité et caractère déplaisant des perspectives) de la fragmentation. Nous validerons cette méthodologie dans un quartier fragmenté dans l’arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie à Montréal. Parmi les principales questions que nous aborderons, soulignons celles-ci :

  • La fragmentation représente-t-elle le prix à payer pour relier villes et régions ?
  • Quels enjeux techniques et spatiaux sous-tendent l’établissement efficace de liens dans les quartiers fragmentés ainsi que l’optimisation de leur accessibilité et de leur potentiel piétonnier ?
  • Quelles limites et possibilités comportent les aménagements urbanistiques visant à régler ou à atténuer ce problème urbain ?

Nous appuyant sur plusieurs théories critiques en matière d’aménagement urbain, notamment le langage de schéma, la morphogenèse et l’espace fonctionnel, nous visons ultimement à cartographier la fragmentation et à dresser une typologie des types de fragmentation récurrents. Nous pourrons ensuite concevoir des outils – sous la forme de modèles de conception – permettant d’y remédier. Une fois notre étude terminée, ses conclusions pourront être adaptées et adoptées à titre de principes directeurs de l’aménagement urbain par d’autres villes canadiennes présentant des traits similaires.