Comprendre le lien entre le jeu problématique et les troubles psychotiques chez les jeunes: considérations post pandémiques, motivations et trajectoires

Résumé du projet

Les troubles psychotiques touchent environ 3% des québécois. Même si leur traitement s’est grandement amélioré, ils entraînent encore souvent des conséquences importantes, dont des hospitalisations et des difficultés face à l’emploi et aux études. En conséquence, le traitement des personnes présentant un trouble psychotique doit favoriser le bien-être global, au-delà du simple contrôle des symptômes. Cette orientation est particulièrement affirmée par les programmes pour premiers épisodes psychotiques (PPEP) que le MSSS met en place sur l’ensemble du territoire québécois et qui offrent des services intensifs aux jeunes québécois présentant un 1er épisode de psychose (PEP).
Une des façons de soutenir le rétablissement de ces jeunes est de s’intéresser aux troubles concomitants à leur PEP, qui contribuent à leurs difficultés. Parmi ces conditions, l’une des plus méconnues est le trouble lié aux jeux de hasard et d’argent (TJHA). Notre équipe a réalisé la seule étude sur le TJHA chez des jeunes suivis dans des PPEP à ce jour, suggérant que le TJHA serait présent chez une proportion significative de ces jeunes, et qu’il interfèrerait avec leur rétablissement. Nous menons depuis une étude prospective longitudinale d’observation dans deux des plus importants PPEP du Québec.
Le présent projet, qui s’appuie sur cette étude, se déploie en 2 volets qui abordent 3 nouveaux aspects: l’élargissement au trouble bipolaire; l’examen de l’impact de la pandémie COVID-19; la meilleure compréhension des déterminants et motivations du TJHA et de sa trajectoire dans cette population.
Le premier des deux volets de la présente étude porte sur une cohorte de plus de 600 québécois âgés de 18 à 35 ans, suivis prospectivement pour une période de 36 mois dans 2 PPEP de Québec (Clinique Notre-Dame des Victoires) et de Montréal (Clinique pour Jeunes Adultes Psychotiques). Ces personnes bénéficient d’une procédure innovante de dépistage systématique du TJHA, recueillant des informations sur les habitudes de jeu, afin de quantifier la fréquence du TJHA et d’établir son profil chez les PEP, y compris en tenant compte de l’influence récente de la pandémie. Les autres informations colligées pendant ce suivi, dont le type et la sévérité des symptômes de la maladie (bipolaire/schizophrénie), la consommation de substances, le statut d’emploi/études, et la nature du traitement que reçoit la personne, permettront d’identifier les facteurs de risque et les corrélats du TJHA dans cette population. Le second volet identifiera les motivations menant au développement du TJHA et examinera l’efficience des trajectoires de soins offerts pour cette condition dans notre population.
Les résultats du présent projet seront diffusés par le biais de multiples médias, incluant un site web, des publications scientifiques, de la formation continue et l’engagement avec les médias destinés au grand public. De plus, le fait que ce projet s’inscrive dans un modèle de soins largement répandu au plan international favorise la diffusion de ses résultats au-delà du Québec. Ceci sera soutenu par un très riche réseau de partenariats, solidement établis, incluant les instituts universitaires en santé mentale, des associations de proches aidants/patients partenaires et des associations professionnelles, tant au pays qu’à l’international.