Chercheur : 
Gouspillou, Gilles

Établissement : 
Université du Québec à Montréal (UQAM)

Année de concours : 
2021-2022

L’organisation mondiale de la santé prévoit que la proportion de personnes âgées de plus de 60 ans va presque doubler dans les 30 prochaines pour atteindre plus de 2 milliards en 2050. Le Québec vit la même tendance. Ce changement démographique majeur de notre population va avoir de profonds impacts sur nos sociétés, et particulièrement sur nos systèmes de santé.

Un des changements les plus caractéristiques et délétères associés au vieillissement normal se manifeste par des pertes progressives de masse et de force musculaires, un processus biologique nommé sarcopénie. La sarcopénie est considérée comme un facteur majeur menant à la perte de mobilité, à l’augmentation du nombre de chutes et à l’état de fragilité des personnes âgées, altérant de ce fait considérablement la qualité de vie des personnes affectées.

Il existe actuellement un manque de thérapies efficaces pour prévenir ou traiter la sarcopénie, dû en grande partie au fait que ses bases moléculaires et cellulaires sont encore mal comprises. Pour compliquer davantage ce problème, les personnes âgées courent un risque plus élevé d’hospitalisations, en raison de maladies ou de blessures par exemple, ce qui oblige souvent les personnes atteintes à réduire leur activité physique ou à s’aliter. De tels épisodes (alitement forcé et / ou maladies graves) peuvent aggraver les problèmes musculaires des personnes âgées. Malheureusement, les mécanismes responsables des pertes de masse et de force musculaires causées par l’alitement, surtout chez les personnes âgées, ne sont encore que partiellement élucidés.

L’objectif à long terme de mon programme de recherche est de découvrir les mécanismes responsables de l’atrophie et des faiblesses musculaires liées au vieillissement et survenant au cours d’immobilisations ou d’alitements forcés et à identifier des stratégies thérapeutiques pour prévenir et traiter le dysfonctionnement musculaire affectant les personnes âgées. Pour ce faire, mon programme de recherche au cours des 4 prochaines sera organisé autour de 3 axes principaux :

1-Le premier axe consistera à étudier, chez l’animal, le potentiel thérapeutique d’une nouvelle protéine que nous venons d’identifier pour traiter les dysfonctions musculaires causées par le vieillissement, l’immobilisation et des maladies graves telles que la septicémie.

2- Le deuxième axe sera dédié à l’étude, chez l’Homme, de l’origine de la sarcopénie. Pour ce faire, nous étudierons divers processus cellulaires à partir de biopsies musculaires réalisées chez des participants âgés de 20 à 100 ans. Nous testerons également le potentiel diagnostique de nouveaux biomarqueurs sanguins de la sarcopénie.

3- Le troisième axe sera dédié à l’étude, chez l’Homme, des mécanismes responsables de l’atrophie et des faiblesses musculaires causées par l’alitement. Nous étudierons également l’efficacité thérapeutique d’un programme d’activité physique réalisable en position allongée. Nous étudierons enfin si une supplémentation en corps cétoniques peut atténuer les pertes de masse et de force musculaires causées par l’alitement.

Dans l’ensemble, le présent programme de recherche améliorera notre compréhension des mécanismes responsables des faiblesses musculaires causées par l’alitement ou le vieillissement. Ces connaissances serviront de référence pour identifier des cibles thérapeutiques appropriées afin de lutter contre les dysfonctions musculaires affectant les personnes âgées.