Chercheuse : 
Morel, Maia

Établissement : 
Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT)

Année de concours : 
2021-2022

La problématique environnementale est un des nouveaux défis auxquels l’école, en tant que lieu de changement, doit répondre (Bader, Therriault et Morin, 2017; Ghouati, 2016; Ribotti, 2010; Sauvé, 2013). Si dans la littérature le besoin d’un engagement des acteurs de l’éducation en faveur de l’environnement est clairement exprimé, une question cruciale se pose pourtant : quels seraient les moyens et les stratégies les plus efficaces pour y parvenir? Souvent, ces moyens et ces stratégies sont réduits à des « bons gestes » purement techniques : trier, économiser, récupérer, sans mise en perspective de la problématique environnementale (Barthes et Alpe, 2016). Quelle serait donc la meilleure approche pour passer d’une « conduite correcte » à un changement d’attitude et de comportements? Pour ce faire, il semble qu’il soit nécessaire de développer le lien sensible à l’environnement afin de redonner du sens aux actions écoresponsables (Planche, 2018). Cette idée nous mène à questionner le rôle de l’éducation artistique dans la sensibilisation aux problèmes environnementaux. Les auteurs d’articles scientifiques traitant du potentiel de l’art dans l’éducation le situent aux frontières de la raison et de l’émotion, sollicitant la perception, les sentiments et l’imagination, et permettant ainsi de créer un autre rapport au monde (O’Farrell, 2010; Savoie, 2015); dès lors, l’art prend une dimension incontournable dans le développement des compétences sociales et/ou citoyennes (Bordeaux, 2017; Trudel et al., 2018). Ces considérations s’appuient sur le fait que l’art, dans un sens plus large, est devenu aujourd’hui un moyen de connaissance et d’action (Ardenne, 2019; Cauquelin, 2018; Lamoureux et Uhl, 2018; Zask, 2014) et représente donc un terrain privilégié pour l’éducation (Aden, 2009; Buffington et Muth, 2011; Inwood, 2008; Kerlan et Langar, 2015).

C’est pourquoi, dans les conditions actuelles d’urgence climatique, nous avons pour projet de développer un mode de construction de savoirs qui vise la rencontre entre l’art, l’éducation et l’environnement, interrogeant le rôle des arts plastiques dans le changement des attitudes et des comportements environnementaux Notre objectif est (i) de mobiliser les connaissances sur les interférences entre l’enseignement des arts et l’éducation relative à l’environnement (ii) produire un modèle d’éco-éducation visuelle et (iii)  partager ces connaissances avec le milieu enseignant en favorisant par cela le rapprochement entre les savoirs disciplinaires et les préoccupations quotidiennes de l’élève, exigence inscrite dans le Programme de formation de l’école québécoise (Gouvernement du Québec, 2006). Le volet recherche devra nous fournir, suite à une analyse qualitative, des données sur les représentations initiales des participants relatives aux questions de recherche; le volet partage des connaissances sera présent à toutes les étapes du projet afin de soutenir la construction et la validation du modèle d’éco-éducation artistique visé; le volet diffusion prévoit au moins un article scientifique (arbitré), plusieurs communications dans des manifestations scientifiques (en 2021/2022, en 2022/2023, en 2023/2024) et des interventions dans le milieu professionnel (Congrès annuels de l’Association québécoise des enseignants spécialisés en arts plastiques AQÉSAP, et Colloques annuels de l’Association québécoise pour la promotion de l’éducation relative à l’environnement – AQPERE : 2021, 2022, 2023).