Responsable :
Nathaly Gaudreault
Établissement :
Université de Sherbrooke
Année de concours :
2022-2023
Nathaly Gaudreault (Université de Sherbrooke), responsable
Nicolas Quaegebeur (Université de Sherbrooke), cocandidat
Mark Driscoll (Université McGill), cochercheur
Elijah Van Houten (Université de Sherbrooke), cochercheur
Gabriel Venne (Université McGill), cochercheur
Secteurs de la recherche : Sciences naturelles et génie; Sciences de la santé
Table des matières
1. RÉSUMÉ DU PROJET
Les douleurs musculo-squelettiques DMSQ sont l’une des principales causes d’invalidité dans le monde et pour une part importante des patients, la douleur est d’origine non traumatique. Elles comprennent les douleurs au cou et au dos, des conditions qui touchent plus de 84 % des adultes au moins une fois dans leur vie. Malgré toutes les avancées technologiques et médicales, l’origine de ces douleurs demeure un mystère non résolu compromettant le diagnostic et la prise en charge thérapeutique. Dans ce projet, nous unirons nos efforts pour explorer une piste en rupture avec les courants actuels pour comprendre l’origine de ces douleurs : la biomécanique viscérale. Comme le corps se compose d’organes suspendus à l’intérieur de l’appareil musculo-squelettique, des liens directs existent entre ces deux systèmes. Lorsque le mouvement d’un organe est freiné (p. ex., par une pathologie, un coup porté à l’abdomen ou une chirurgie), des tensions se développent dans les tissus qui le relient au système musculosquelettique. Ces tensions, qui se traduisent par de la douleur dans la région des structures rattachées, sont difficilement repérables à l’imagerie et lors de l’examen clinique palpatoire, faute d’outils pour les évaluer. Notre projet de recherche vise donc à développer de nouvelles séquences d’imagerie par résonnance magnétique (IRM) pour construire un modèle biomécanique intégrant les systèmes viscéral et MSQ, et à concevoir un outil d’examen palpatoire clinique novateur servant à localiser et à quantifier les tensions entre ces systèmes. Seule une approche interdisciplinaire et intersectorielle réunissant des expertises de pointe en sciences de l’anatomie, en bioingénierie et en sciences cliniques nous permettra d’outrepasser les frontières limitant notre compréhension de la DMSQ. Dans un premier temps, nous développerons un protocole novateur d’IRM pour mesurer le mouvement en 3D du foie induit par la respiration. La technique d’imagerie combinera des séquences anatomiques haute-résolution permettant de visualiser le positionnement du foie et de ses points d’attache sur le système musculo-squelettique. Ces données permettront de localiser zones de tension possibles entre le foie et les structures musculo-squelettiques auxquelles il s’attache. Dans un deuxième temps, nous concevrons un dispositif portable d’évaluation des tensions viscérales et myofasciales sous la forme d’un gant adapté à une évaluation clinique palpatoire. Pour ce faire, les techniques nouvelles en termes de transducteurs piézocéramiques flexibles seront utilisées pour la première fois dans ce contexte. Si nous surmontons les impasses pour atteindre nos objectifs, ces tensions pourront éventuellement être corrélées avec la symptomatologie et des protocoles diagnostiques robustes pourront être conçus. À plus long terme, les patients pourront être diagnostiqués à un stade plus précoce et des traitements novateurs ciblant ces tensions pourront être développés pour éviter que les symptômes ne se chronicisent et deviennent couteux sur les plans humain et sociétal. De plus, des avancées importantes dans les domaines de la biomécanique viscérale tridimensionnelle et de l’imagerie par élastographie locale sont entrevues et permettront de valoriser l’expertise du Québec dans ce domaine de recherche de pointe.