Responsable : 
Philippe Bégin

Établissement : 
Centre hospitalier universitaire Sainte Justine

Année de concours : 
2022-2023

Philippe Bégin, responsable (Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine)

Marie-Josée Bettez, citoyenne

Secteurs de la recherche : Sciences de la santé

Table des matières

  1. RÉSUMÉ DU PROJET

1. RÉSUMÉ DU PROJET

L’allergie alimentaire, qui affecte plus de 4% des enfants et 2% des adultes au Canada, complique presque toutes les facettes de la vie quotidienne et exige une vigilance constante. L’impact psychosocial de la maladie est par conséquent très lourd.

Jusqu’à tout récemment, en l’absence de traitement, les patient.e.s n’avaient d’autres choix que d’éviter de façon stricte l’aliment et d’avoir recours à l’injecteur d’épinéphrine en cas d’exposition accidentelle. L’immunothérapie orale (ITO), un traitement novateur offert au Québec depuis 2017, a changé la donne. L’ITO a fait ses preuves. Elle permet d’induire un état de désensibilisation dans lequel les patients ne réagissent plus à leur aliment, les libérant du fardeau décrit ci-haut et leur permettant de vivre normalement. Le maintien de l’état de désensibilisation requiert toutefois une ingestion quotidienne et constante de l’aliment à vie, qui s’associe elle-même avec un risque de réaction allergique.

Par contre, lorsque l’ITO est réalisée de façon précoce, soit dans les mois suivant l’apparition de l’allergie chez les nourrissons, elle entraine non seulement un état de désensibilisation mais permet dans la majorité des cas d’induire une rémission complète de l’allergie (guérison). Le facteur temps est cependant crucial. Il y a une courte fenêtre d’opportunité après le diagnostic initial pour éradiquer l’allergie avant qu’elle ne s’installe de façon définitive.

Le problème réside dans l’accessibilité au traitement : même en priorisant les patient.e.s les plus allergiques, les listes d’attentes ne cessent de s’allonger. Considérant le nombre insuffisant d’allergologues, le déploiement à grande échelle de l’ITO passe nécessairement par une mise à contribution des médecins généralistes.

Or, une barrière importante à ce transfert de responsabilité est la perception que les patients ne seraient pas prêt à accepter le risque associé à l’ITO réalisée par des généralistes. Cette question n’a pourtant jamais fait l’objet d’étude.

En partenariat étroit avec la communauté de patient.e.s Déjouer les allergies et Immerscience, organisation experte en littératie scientifique et courtage de connaissances, notre duo se penchera sur les barrières et les facilitateurs d’accès au traitement de l’allergie alimentaire chez les nourrissons. Lors de la phase démarrage, nous ferons une synthèse des connaissances scientifiques afin de dresser un bilan des stratégies retenues ailleurs dans le monde pour améliorer l’accès aux soins précoces en allergie. Nous procéderons également à des consultations (sondage et entrevues) avec les parents de nourrissons allergiques de façon à comprendre l’ensemble des points de vue sur la question. Ces données nous serviront à établir les assises de la recherche participative menée pendant la phase action. Les informations recueillies au cours des deux phases serviront à informer les meilleures pratiques et créer un outil de prise de décision partagée à l’intention des familles et de leurs médecins de famille.

La communauté allergique, qui s’est déjà mobilisée avec succès pour réunir le financement nécessaire à l’ouverture de la première clinique d’ITO au Québec, est au cœur de notre projet de recherche participative. Notre démarche est inédite et pourrait avoir d’importantes répercussions pratiques en faisant évoluer le traitement de l’allergie alimentaire chez les nourrissons.

Appel à proposition