Responsable : 
Catherine Potvin

Établissement : 
Université McGill

Année de concours : 
2020-2021

Catherine Potvin, responsable, Université McGill

Daniel Lemieux, citoyen

Secteurs de la recherche : Sciences naturelles et génie

Table des matières

  1. RÈSUMÉ DU PROJET

1. RÈSUMÉ DU PROJET

Le projet sur la thématique de la diversité bio-culturelle a été co-développé par la communauté Anicinape de Kitcisakik, située dans ce qui est actuellement reconnu comme la réserve faunique La Vérendrye, et le groupe de recherche de Mme Potvin de l’Université McGill. Il a surgi de la rencontre de deux idées. D’une part, depuis plusieurs années, des membres de la communauté manifestent leur intérêt croissant pour la réouverture et l’aménagement de sites de portage ancestraux et ce, dans une démarche de recherche identitaire avec les jeunes Anicinapek. D’autre part, l’utilisation répétée d’un territoire par l’humain lui lègue des signatures particulières, suggérant que les sites de portage pourraient avoir une flore différente de celle des forêts avoisinantes. Or, une étude publiée en 2018 (Berteaux et al.) met en évidence que les changements climatiques contribueront, dans la zone étudiée, à un renouvellement important des espèces présentes sur le territoire. La possible signature botanique des portages et toute la richesse scientifique et culturelle qu’elle contient pourrait alors disparaitre. L’objectif du projet est donc de documenter la diversité bio-culturelle sur le territoire ancestral anicinabe et de mettre en place un système de suivi pour évaluer l’impact des changements climatiques sur la flore utilisée par la communauté. Puisque la recherche aura lieu sur un territoire ancestral autochtone, la mise en place d’une méthodologie de sciences participatives est nécessaire pour garantir la pérennité et le succès du projet. Daniel Lemieux,coordonnateur du secteur du développement social, communautaire et à l’emploi de Kitcisakik joins ses forces et connaissances à celles du groupe de recherche de Mme Potvin afin de repenser l’approche scientifique en milieu autochtone.

Notre démarche s’inscrit dans la philosophie Two-Eyed Seeing, laquelle encourage à voir d’un œil avec les forces des savoirs et des techniques d’apprentissage autochtones et de l’autre avec les forces des savoirs et des techniques d’apprentissage occidentales. Il s’agit ensuite d’explorer ses deux approches ensemble pour faire ressortir une perspective nouvelle (Ermine, et al., 2004). Dans cette optique, la méthodologie de recherche sera développée lors d’ateliers participatifs avec des aîné-e-s et des experts de la communauté locale. L’idée est de choisir une approche répondant à nos objectifs qui soit culturellement appropriée et scientifiquement acceptable. Tout au long de ce projet, nous documenterons le processus de recherche participative en territoire autochtone pour contribuer à la décolonisation de la science et au développement de meilleures pratiques.

Le potentiel de créativité du projet est de l’ouvrir à une méthodologie co-construite avec des experts du territoire. Les communautés autochtones du Québec sont spectatrices de beaucoup de projets de recherche sur leurs territoires sans se sentir impliquées dans la démarche, ni en connaître les bénéfices. Une méthodologie participative permet aux personnes intéressées de s’impliquer dans la recherche, d’en influencer le contenu et de développer des outils de collaboration.

Appel à proposition