Exploitation sexuelle des mineurs : leviers et barrières aux pratiques psychosociales destinées aux victimes et aux proxénètes

Résumé du projet

L’objectif général de ce projet est de documenter les leviers et les barrières qui contribuent ou qui nuisent à une utilisation bénéfique de services psychosociaux par des jeunes (12-18 ans) étant ou étant à risque i) d’être victimes d’exploitation sexuelle ou ii) de se livrer à des activités de proxénétisme. Concernant les facteurs qui contribuent (leviers) ou qui nuisent (barrières) à l’utilisation de services par des victimes d’exploitation sexuelle, les études ont surtout porté sur les pratiques dispensées dans le milieu hospitalier en lien avec la santé physique et sexuelle des victimes. Notre étude apportera une contribution importante en documentant de tels facteurs, mais en ciblant cette fois des pratiques psychosociales dispensées dans des organisations vouées à la jeunesse en difficulté, que ce soit en milieu communautaire ou institutionnel. L’état des connaissances est beaucoup moins élaboré en ce qui concerne les pratiques destinées aux jeunes proxénètes (Miccio-Fonseca, 2017). La rareté des études documentant leurs caractéristiques psychosociales et leurs trajectoires de services illustre l’importance de documenter les facteurs qui favorisent ou non leur utilisation de services psychosociaux. Une adaptation du modèle conceptuel de Levesque et al. (2013) sur le processus d’utilisation des services de santé sera utilisée comme cadre théorique pour identifier les leviers et barrières qui favorisent ou entravent l’accès et le recours aux services psychosociaux par des jeunes en difficulté. En traitant de façon dynamique des facteurs qui relèvent des dimensions professionnelles et organisationnelles de l’offre de services ainsi que des capacités individuelles et sociales des jeunes qui demandent les services, le modèle conceptuel permettra d’évaluer l’utilisation des services psychosociaux entourant la problématique d’exploitation sexuelle. Notre projet s’appuiera sur une démarche méthodologique définie selon les étapes et indicateurs exposés par Tricco et al. (2018) au moyen du protocole PRISMA-ScR (Preferred Reporting Items for Systematic reviews and Meta-Analyses extension for Scoping Reviews). Le recours à cette méthode permettra de produire une synthèse des connaissances rigoureuse et complète qui pourra servir de pilier pour éclairer la prise de décisions en matière de pratiques et de politiques publiques. Nos résultats alimenteront concrètement les milieux de pratique, que ce soit pour améliorer les modalités de mises en œuvre des pratiques existantes, pour modifier le format d’un programme existant ou pour orienter le contenu de programmes de formation. Les barrières et leviers qui seront identifiés pourront guider les décideurs lors du déploiement de certaines pratiques à l’échelle provinciale, en investissant de façon ciblée dans des ressources et en prévoyant les conditions nécessaires à une implantation réussie. Dans le but d’optimiser l’applicabilité de nos résultats, des prestataires de services de différents secteurs de la pratique contribueront au projet. Notre démarche s’appuiera sur le modèle « Stakeholder Engagement Opportunities in Systematic Reviews » de Keown et al. (2008) qui est reconnu pour générer des bénéfices sur le plan de la pertinence, de la clarté et de la profondeur de la démarche de recherche et de ses résultats.