Responsable : 
Claudia Déméné

Établissement : 
Université Laval

Année de concours : 
2020-2021

Table des matières

  1. Résumé du projet

1. Résumé du projet

Le fait maison, connu sous le terme anglais du Do-It-Yourself (DIY), se définit par une activité de conception et de fabrication effectuée par l’usager lui-même (Watson et Shove, 2005). L’Observatoire de la consommation responsable (2016), organisme qui mesure annuellement les pratiques responsables des Québécois, a mis en lumière une tendance à la hausse chez les consommateurs à opter pour des activités faites maison (Kohtala, C., 2017). C’est dans cette mouvance du DIY et, en lien avec des aspirations environnementales, qu’est né le Re-DIY correspondant à une pratique de réutilisation, de modification et de réparation d’objets visant à prolonger leurs durées de vie (Salvia, 2016).

Alors que certains adeptes du (Re-)DIY seraient impliqués dans une démarche de production-consommation responsables (PCR) permettant de minimiser l’utilisation des ressources et la production de déchets, il subsiste un débat au sein de la communauté scientifique concernant les bénéfices environnementaux, sociaux et éthiques associés au fait maison. En effet, en comparaison à des systèmes de production standardisés, permettre aux usagers de produire par eux-mêmes, grâce à des systèmes de production personnalisés, pourraient mener à des impacts environnementaux, sociaux et éthiques plus importants, tels que la multiplication des achats et un approvisionnement non responsable (ex. pièces détachées asiatiques).

Pour apporter des éléments de réponse au présent débat, cette recherche de tradition méthodologique qualitative de type exploratoire se décline en deux objectifs principaux :

  • Objectif 1 : réaliser une vingtaine d’entrevues semi-dirigées pour identifier les motivations environnementales, sociales et éthiques des consommateurs responsables adeptes du DIY à adhérer à cette pratique.
  • Objectif 2 : documenter, à travers une série d’ateliers de conception et de fabrication réunissant des consommateurs responsables adeptes du DIY et des designers de produits, l’ensemble des étapes propres à la réalisation d’un projet de DIY.

L’originalité de ce projet de recherche réside dans l’utilisation du regard disciplinaire du designer de produits, acteur particulièrement bien outillé pour jouer le rôle de collaborateur et de facilitateur (Zahedi et al., 2017) auprès des consommateurs responsables adeptes du fait maison en partageant ses connaissances et compétences dans le processus de création, d’(éco)-conception et de fabrication des activités du DIY. La finalité sera de mettre en perspective, les discours tenus par les participants (objectif 1) et la réalité liée à l’exécution d’un projet de DIY (objectif 2) en vue de formuler des recommandations guidant les adeptes du DIY vers l’adoption d’approches de PCR.

Les connaissances générées auront des retombées pour :

  1. Le milieu académique par l’élaboration d’un modèle conceptuel présentant les motivations environnementales, sociales et éthiques des usagers à adhérer au DIY ;
  2. Le design en tant que discipline scientifique et pour ses professionnels en identifiant des stratégies d’éco-conception innovantes favorisant un lien usager-objet plus durable ;
  3. La communauté du DIY par la mise en place d’infrastructures (matériauthèque responsable, laboratoire d’innovation sociale) soutenant l’intégration du DIY dans une approche de PCR.