Responsable : 
Theodora Vardouli

Établissement : 
Université McGill

Année de concours : 
2020-2021

Table des matières

  1. Résumé du projet

1. Résumé du projet

Motivé par des questions actuelles concernant le statut de la « forme » dans l’architecture numérique, ce projet vise à illuminer de façon critique des propos théoriques réifiées dans des outils et des techniques computationelles de design. Dans ce projet, j’examine les interprétations techniques et les significations culturelles de la « forme » dans les théories et les méthodes de conception telles qu’elles se sont manifestées dans les universités de recherche anglo-américaines au cours des années 1960 et 1970. C’est lors de cette période que le développement des formalismes architecturaux se manifeste à travers l’usage rigoureux de descriptions mathématiques aussi bien au niveau des processus de conception que lors de la réalisation physique. De tels formalismes renvoient non seulement à une conception du design en tant que manipulation de symboles basée sur des règles mathématiques, mais servent encore de nos jours comme supports sous-jacents à la conception numérique. La « forme », mot clé de cette activité, évolue entre et réunit ensemble l’abstraction mathématique et le monde concret des objets physiques.

Je propose un examen thématique de la construction des formalismes en design, à travers de multiples institutions, dans le but d’en extraire l’hybridité et la polyvalence de la forme de façon à démystifier sa fréquente association à la figure géométrique et examiner sa relation ambivalente avec le contexte. Je commencerais le projet avec une recherche d’archives en lien avec des groupes et individus interreliés qui ont jeté un regard formel et mathématique aux processus et résultats du design, incluant l’Université de Manchester, l’Université de Cambridge, l’Université Carnegie Mellon, l’Université de Californie à Los Angeles, l’Université Ouverte de Milton Keynes et l’Université de Strathclyde à Glasgow. Cela sera accompagnée d’entretiens d’histoire orale avec des participants centraux de groupes de recherche sur la computation architecturale dans ces institutions.

En fonction des découvertes, le matériel sera analysé selon trois axes thématiques en lien étroit avec la notion de « forme » (ou « morphé » ) :

  1. « morphologie » (étude de la forme) ;
  2. « isomorphisme » (égalité de la forme) ;
  3. « transformation » (modification de la forme).

En plus de cette analyse historique, je propose une étude théorique des axes thématiques en mettant l’accent sur le contexte et les lignées intellectuelles plus larges dans le but de lancer un débat critique. Le project se conclura avec une étude des influences conceptuelles et techniques des approches logico-mathématiques d’après-guerre sur le design numérique contemporaine.

Le projet vise à contribuer à des questions, telles que : Comment les théoriciens du design ont-ils conçu, mobilisé et exploité la relation entre la forme mathématique et la forme perçue, ou entre les symboles et la géométrie, de manière à servir leurs agendas pratiques, intellectuels et disciplinaires ? Comment pouvons-nous réclamer les contextes socioculturels de ces formalismes malgré leur présentation comme systèmes complets d’une cohérence logique irréfutable ? Quelle est la position de la culture architecturale dans cette histoire élargie des formes et formalismes en design, et réciproquement, comment cet élargissement repositionne-t-il le formalisme dans l’histoire et l’actualité de l’architecture ?