Responsable : 
Françoise Bichai

Établissement : 
École Polytechnique de Montréal

Année de concours : 
2020-2021

Table des matières

  1. Résumé du projet

1. Résumé du projet

L’approvisionnement en eau dans les villes du monde entier est confronté à des défis majeurs en raison des infrastructures vieillissantes et de la dégradation des ressources en eau. Les changements climatiques et l’urbanisation exacerbent graduellement ces défis, alors que la fréquence des catastrophes naturelles et anthropiques augmente. Les pratiques de gestion optimales (PGO) des eaux pluviales, incluant les jardins de pluie (ou cellules de biorétention, CBR), font partie des solutions proposées aux défis de la durabilité des services d’eau urbains. Ces systèmes, promus pour leurs nombreux bénéfices environnementaux potentiels, ont été proposés comme stratégie potentielle de contrôle des surverses de réseaux d’égouts unitaires, de même que comme sources alternatives pour une résilience accrue de l’approvisionnement en eau municipal et pour favoriser l’économie d’eau potable. Alors que le récent Règlement québécois sur les prélèvements des eaux et leur protection impose aux municipalités québécoises s’approvisionnant en eau de surface d’effectuer une première analyse de vulnérabilité de leur source d’ici 2021, les municipalités de la communauté métropolitaine de Montréal (CMM) se questionnent sur les moyens à déployer pour réduire cette vulnérabilité (c’est-à-dire accroitre la résilience) des services d’eau municipaux. L’objectif de ce projet de recherche est d’évaluer l’impact sur la résilience urbaine de l’intégration de CBR sur le territoire d’une municipalité de la CMM s’approvisionnant dans la rivière des Mille-Îles. À cet effet, (1) un modèle hydrologique du bassin de drainage urbain sera utilisé pour évaluer l’impact des CBR sur les surverses et établir divers scénarios d’aménagement de CBR sur le territoire à l’étude. (2) Pour ces configurations de CBR et sous divers scénarios climatiques, la résilience de l’approvisionnement en eau sera évaluée du point de vue de la qualité d’eau disponible pour répondre à la demande de la population selon une analyse du risque sanitaire, tenant compte de l’impact des CBR sur la qualité des sources. Le potentiel d’utilisation (selon la quantité disponible et la qualité) des eaux pluviales traitées par biorétention pour des usages non-potables sera aussi étudié. (3) Enfin, une évaluation des bénéfices socio-environnementaux des CBR, incluant leur potentiel de mitigation des inondations et des ilots de chaleur, sera effectuée grâce à un modèle d’analyse spatiale multicritère afin de soutenir la prise de décision sur l’emplacement de ces systèmes vers une plus grande résilience urbaine. En plus de fournir des modèles analytiques permettant une meilleure compréhension des impacts des CBR sur les risques liés à la qualité et quantité des eaux urbaines, des outils d’aide à la décision seront développés pour guider la gestion proactive de ces risques et soutenir une conception adaptée et durable des systèmes d’eau municipaux à un moment où des investissements majeurs dans nos infrastructures sont requis. Ces outils fourniront un appui important aux municipalités pour répondre aux exigences du gouvernement québécois. Bien que les modèles et résultats soient calés aux besoins d’une municipalité du Grand Montréal, la recherche explore aussi leurs implications théoriques à l’échelle globale afin de les adapter éventuellement à d’autres villes et de contribuer au domaine plus vaste de la résilience climatique.