Responsable : 
Joao Paulo Da Silva Guerreiro

Établissement : 
Université du Québec à Montréal (UQAM)

Année de concours : 
2020-2021

Table des matières

  1. Résumé du projet

1. Résumé du projet

Peu d’attention a été accordée aux femmes incarcérées en milieu provincial au Québec. Pourtant, les détenues provinciales sont plus à risque de recourir à des comportements suicidaires comparativement aux détenues fédérales et à la population en général. Ces comportements suicidaires seraient très souvent associés à des troubles mentaux et à un degré élevé d’hostilité. La gestion de ces comportements pose un défi de taille aux intervenants et aux équipes de gestion. Ils tendent à réagir de manière incohérente au sein de l’équipe aux incidents de violence hétéro-dirigée et d’automutilation en détention. Ils présenteraient aussi un risque accru de vivre un épuisement professionnel et de souffrir d’un stress traumatique secondaire.

Sur le plan de l’évaluation, seul les détenues qui purgent une sentence de six mois et plus sont évaluées par rapport à leur risque de violence et besoins à l’aide d’un outil spécialisé. Cependant, la grande majorité des femmes confiées aux services correctionnels provinciaux au Québec purge une sentence de moins de 45 jours. Ce groupe majoritaire de détenues ne fait ainsi l’objet d’aucune évaluation du risque de violence à court terme. Dès lors, il s’avère primordial d’implanter dans le milieu carcéral provincial de nouveaux outils d’évaluation du risque de violence à court et à moyen terme.

Le présent projet de recherche vise à étudier l’implantation de deux nouveaux instruments d’évaluation du risque de violence dans les établissements correctionnels québécois pour femmes détenues. Plus spécifiquement, après avoir à former l’équipe d’intervenants aux deux outils à implanter il vise à étudier les indicateurs d’implantation de ces deux outils. De façon secondaire, ce projet vise à identifier les facteurs de risque de violence chez les femmes qui présentent des comportements problématiques durant leur incarcération. Ces comportements seront également examinés dans ce projet et incluent la violence auto-dirigée et la violence hétéro-dirigée. Les deux instruments ciblés sont le START (Évaluation du risque à court terme et traitabilité) et le HCR-20 (Historical Clinical Risk Management-20-version 3).

Afin de répondre aux deux objectifs de ce projet de recherche, une étude d’approche méthodologique mixte sera menée. Pour ce qui est de l’objectif principal, nous inviterons un groupe d’acteurs clés à l’implantation des outils à intégrer un groupe focalisé semi-structuré. Ce groupe sera invité à réfléchir à différents indicateurs d’implantation. L’analyse de contenu des trois rencontres de groupe sera intégrée avec les résultats d’un questionnaire sur les indicateurs d’implantation du START et du HCR-20. Ce questionnaire sera administré à tous les intervenants impliqués dans l’implantation. Ceci nous permettra de faire une triangulation des données récoltées sur les indicateurs d’implantation (données qualitatives et quantitatives). En ce qui a trait à l’objectif secondaire, nous évaluerons les résultats des détenues aux START e t HCR-20. La prévalence de leurs comportements problématiques sera étudiée sur dossier. Les résultats de cette étude guideront les intervenants dans leur travail auprès de femmes détenues qui présentent des comportements problématiques en détention et permettront de mieux connaître les facteurs de risque spécifiques à ces détenues.