La réduction des méfaits auprès des jeunes en difficulté

1. Résumé du projet

En dépit de sa pertinence et de son efficacité avérée, la réduction des méfaits est souvent peu acceptée, mal comprise et mal appliquée par les structures, les professionnels et les intervenants. Il s’agit d’une approche centrée sur la réduction des conséquences négatives de l’usage plutôt que sur son élimination. Auprès des jeunes en difficulté, particulièrement les adolescents, elle est primordiale, mais elle pose des défis et des enjeux, notamment éthiques et juridiques, qui nuisent à son application adéquate et prive les clientèles d’interventions nécessaires pour leur venir en aide. Pourtant, la recherche a montré que les jeunes préfèrent l’approche de réduction des méfaits et que cette approche peut leur permettre de réduire les conséquences négatives liées à l’usage de cannabis. De plus, les approches traditionnelles ont des impacts très limités. C’est pourquoi ce projet est d’une importance substantielle et directement relié aux objectifs et aux besoins de ce programme de recherche, car on peut bien concevoir des messages et des interventions de réduction des méfaits, mais si les intervenants n’y adhèrent pas et ne sont pas en mesure de l’appliquer adéquatement, ses retombées en sont nécessairement limitées. Ce projet vise à 1) recenser les interventions et stratégies efficaces de réduction des méfaits du cannabis et les barrières au changement de pratique des intervenants; 2) évaluer l’acceptabilité et identifier les facilitateurs et les obstacles perçus, par les intervenants œuvrant auprès des jeunes en difficulté, à l’adoption de la réduction des méfaits du cannabis dans leur pratique; 3) élaborer et évaluer des outils et stratégies de transfert de la réduction des méfaits du cannabis auprès de ces intervenants. En termes de clientèles, le projet cible les adolescent.e.s et jeunes adultes de 18 à 21 ans, en difficulté, dont plusieurs ont un trouble de santé mentale. Le projet vise à intervenir auprès des intervenants (p. ex. travailleurs sociaux, psychoéducateurs, éducateurs, psychologues, médecins) et des structures qui œuvrent auprès de ces clientèles prioritaires, dans le but de favoriser l’intégration de la réduction des méfaits à leur pratique. Le cadre théorique de ce projet s’appuie sur deux domaines complémentaires : celui des changements de pratique dans le domaine de l’intervention et celui du transfert de connaissance. Nous réaliserons deux recensions des écrits systématiques de type « étude de portée », une pour identifier les messages et les interventions de réductions des méfaits efficaces et l’autre pour identifier les facilitateurs et obstacles à l’adoption de l’approche de réduction des méfaits. Nous réaliserons aussi des focus groups et des entrevues individuelles pour évaluer l’acceptabilité et identifier les facilitateurs et les obstacles perçus à l’adoption de la réduction des méfaits. Nous élaborerons et évaluerons enfin des outils et une stratégie de transfert, notamment à l’aide d’ateliers délibératifs. Les résultats attendus de ces travaux seront directement applicables dans le réseau des services auprès des jeunes en difficulté et dans le programme de formation national en dépendance, dispensé par l’Institut universitaire sur les dépendances. Nous souhaitons qu’ils puissent aussi servir dans d’autres contextes et auprès d’autres clientèles par la suite.

Appel de propositions

Pour consulter l’appel de propositions, cliquez ici.

Durée du projet, montant octroyé et date de dépôt du rapport de recherche

Le projet est d’une durée de 3 ans. Le montant total octroyé est de 253 997 $. Le rapport de recherche est attendu pour le 1er octobre 2025.