Responsable : 
Mustapha Cheikh-Ammar

Établissement : 
Université Laval

Année de concours : 
2020-2021

Table des matières

  1. Résumé du projet

1. Résumé du projet

Bien que les effets stressants des sites de réseaux sociaux soient indéniables, ces technologies demeurent des outils omniprésents d’un quotidien hyper-connecté. Étant donné la nature hédonique et volontaire de l’utilisation de ces sites, il peut sembler contre-intuitif que les gens persistent à les utiliser malgré le stress que ces technologies génèrent. Ce projet de recherche aborde cette question en partant du principe que les sites de réseaux sociaux (SRS) sont des plateformes paradoxales dans lesquelles le stress et le soulagement du stress coexistent. En intégrant des notions issues de plusieurs domaines (Systèmes d’information, psychologie, communication et marketing), ce projet de recherche visera à contribuer à la recherche actuelle sur la dualité de la technologie.

La vision classique de la dualité de la technologie se base sur une évaluation coût-bénéfice liée à des expériences distinctes qui s’opposent (ex., addiction vs divertissement). En contraste avec cette vision manichéenne de la technologie, cette recherche propose qu’un même environnement digital peut être vécu simultanément de manière positive et négative en relation avec la même expérience (i.e., le stress). L’un des objectifs poursuivis par cette recherche est d’expliquer en quoi l’utilisation des SRS peut être une source de stress, notamment en mesurant l’impact de divers facteurs stressants tels que des demandes sociales excessives et le souci de perte de confidentialité. Si la technologie en général a été reconnue comme une cause potentielle de stress, nous soutenons que l’utilisation des SRS peut également aider à fuir le stress associé à la vie quotidienne et/ou d’améliorer son bien-être individuel face à une réalité stressante. En somme, cette recherche concevra le stress à la fois comme cause et comme résultat de l’utilisation de SRS. Ce paradoxe, dont l’impact est significatif sur le bien-être de l’individu (en ligne et hors-ligne), est au cœur de cette recherche et sera étudié dans le contexte de différentes plateformes de réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Snapchat, Twitter et LinkedIn) afin de tenir compte de leurs fonctionnalités et de leurs modes d’utilisations propres.

Pour justifier l’importance de ce projet de recherche, nous partons du principe que la manière dont les gens perçoivent et interagissent avec les technologies a considérablement évolué au cours des dernières décennies. Ceci est particulièrement vrai en ce qui concerne la différence entre les natifs numériques, i.e. ceux qui ont grandi dans un environnement technologique et les immigrants numériques, i.e., ceux qui ont connu les technologies plus tard dans leurs vies. Cette différence oblige à revoir les perspectives traditionnelles sur les prédispositions d’appréhension des utilisateurs face à la technologie. En effet, ces perspectives traditionnelles, bien que dominantes dans la recherche en systèmes d’information, ne reflètent pas la réalité des natifs digitaux qui perçoivent les technologies comme une extension du soi et qui, de ce fait, ont des interactions beaucoup plus complexes avec celles-ci. En conséquence, cette recherche répond à la nécessiter de démontrer comment les technologies, dans ce cas-ci les SRS, sont des environnements paradoxaux où la frontière entre expériences positives et négatives est trouble.