Responsable : 
Karine Rondeau

Établissement : 
Université du Québec à Montréal (UQAM)

Année de concours : 
2020-2021

Table des matières

  1. Résumé du projet

1. Résumé du projet

Face à des conditions éprouvantes en début de carrière, bon nombre d’enseignants ressentent un mal-être accompagné de symptômes désagréables tels des maux de tête, de la fatigue, des inquiétudes constantes, un manque d’attention ou de l’isolement (Doudin, Curchod-Ruedi, Lafortune et Lafranchise, 2011; Janot-Bergugnat et Rascle, 2008). Ces enseignants semblent avoir peine à développer leur « sentiment d’identité professionnelle congruente » (Rondeau, à paraitre), à veiller à leur bien-être et leur santé (Théorêt et Leroux, 2014) et à « établir des priorités parmi les sollicitations qui semblent toutes requérir des réponses d’urgence » (Gouvernement du Québec, 2001, p. 128). Au Canada, la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE, 2004) estime que le taux de décrochage, notamment dû à un inconfort ou à une détresse psychologique, se situe à 30% durant les cinq premières années dans la profession. Au Québec, Houlfort et Sauvé (2010) observent, après avoir mené une étude auprès de 2401 enseignants, que 19% d’entre eux évaluent leur santé mentale de moyenne à médiocre, un taux étant plus de deux fois supérieur à celui de la population active québécoise générale (8,1%). Devant ce type de constats, plusieurs chercheurs affirment qu’il est urgent de miser sur la prévention, laquelle est, selon eux, la solution la plus rentable et la plus efficace pour lutter contre le mal-être des enseignants (Gosselin et Turgeon, 2015; Pelletier, 2015; Rascle et Bargugnat, 2013). Or des programmes d’interventions basés sur la présence attentive (mindfulness) ont récemment été développés par différents chercheurs pour aider la personne à mieux gérer son stress et ses émotions et à s’autogérer de manière responsable (Jennings et Greenberg, 2009; Roeser, Skinner, Beers, & Jennings, 2012). L’approche d’acceptation et d’engagement est l’une de ces interventions. Elle représente une réelle innovation et se veut très prometteuse pour permettre à la personne d’apprendre à se connaitre, à clarifier ses buts et ses valeurs, à entreprendre des actions cohérentes avec ce qui compte vraiment pour elle, à se connecter à un plus grand sentiment de sens et à être mieux dans sa vie (Kotsou et Heeren, 2011; Harris, 2017; Polk, Schoendorff, Webster et Olaz, 2017). La présence étude vise à évaluer l’efficacité d’un programme fondé sur l’approche d’acceptation et d’engagement en regard du développement du sentiment d’identité professionnelle congruente de la personne enseignante et de la promotion de son bien-être psychologique au travail. En vue d’atteindre les objectifs de l’étude, une approche méthodologique mixte de recherche dans un cadre de recherche-action (Pinard, Potvin et Rousseau, 2004) sera utilisée et regroupera ainsi des méthodes qualitatives et quantitatives selon une logique séquentielle (Creswell, Plano Clark, Gutmann & Hanson, 2003). Quatre méthodes seront sollicitées : l’entretien individuel semi-dirigé, le questionnaire, la production biographique et  l’entretien de groupe. Nous anticipons que les acquisitions réalisées à l’intérieur du programme favoriseront le développement d’une identité professionnelle congruente de la personne enseignante novice et de son bien-être psychologique au travail et ainsi l’apaisement de son mal-être. Cela devrait, du coup, contribuer à l’augmentation du taux de rétention dans la profession enseignante.