Responsable : 
Marie-Hélène Goulet

Établissement : 
Université de Montréal

Année de concours : 
2020-2021

Table des matières

  1. Résumé du projet

1. Résumé du projet

Pour les personnes avec troubles mentaux graves (TMG) à risque de comportements violents, la réponse des institutions sociosanitaires (hôpitaux généraux, psychiatriques et de psychiatrie légale) s’est surtout traduite par une variété de mesures de contrôle: gardes en établissement, mesures de contention et d’isolement. Or, il est largement documenté que ces mesures portent préjudice aux personnes avec TMG, aux intervenants et à l’organisation.

Afin de prévenir l’utilisation des mesures de contrôle tout en favorisant l’implication des personnes avec TMG, le plan de crise conjoint (PCC) a été développé. Il s’agit d’un plan d’action élaboré en collaboration avec la personne et les intervenants pour prévenir et gérer une crise. Il définit les modalités d’intervention en cas de crise en énonçant les préférences de traitement de la personne (ex., mesures alternatives à privilégier), de refus de traitement, ainsi que les déclencheurs et signes précurseurs d’une crise. Puisqu’il est défini en amont d’une éventuelle crise de violence impliquant une perte de capacité à consentir, son utilisation a le potentiel de diminuer les hospitalisations involontaires, l’utilisation des mesures de contrôle, de même que la perception de coercition chez les personnes hospitalisées. Le PCC est en émergence dans le milieu québécois pour la prévention et la gestion des crises en santé mentale, or il a peu été évalué dans ce contexte.

Cette étude vise à adapter le PCC et à évaluer la faisabilité et l’acceptabilité du PCC et du devis de recherche chez les personnes avec TMG et intervenants en milieu psychiatrique. Les objectifs spécifiques sont 1) développer l’intervention en contexte psychiatrique québécois ; 2) évaluer les retombées préliminaires du PCC selon a) la perspective des personnes avec TMG et des intervenants et selon b) des indicateurs liés au climat de prévention de la violence et à la prévalence des mesures de contrôle.

Pour répondre à cet objectif, une étude pilote à devis mixte avec une approche collaborative sera effectuée dans un établissement spécialisé en santé mentale. Trois étapes seront nécessaires : l’adaptation, l’implantation et l’évaluation du PCC.
L’adaptation du PCC consistera à identifier les composantes essentielles et à voir comment les adapter au milieu à l’aide d’un comité aviseur (personnes avec TMG, proches, intervenants, gestionnaires, étudiants et chercheurs). Pour l’implantation du PCC, une formation pour les intervenant sur le PCC sera développée en ligne. L’évaluation de la faisabilité, de l’acceptabilité et des retombées préliminaires est constituée d’un volet qualitatif et d’un volet quantitatif. Ainsi, des entretiens individuels auprès de personnes avec TMG (n = 10 à 15) et d’intervenants (n = 10 à 15) permettront de comprendre les indicateurs liés aux mesures de contrôle (isolement, contention, garde en établissement) et au climat de prévention de la violence.

Les retombées attendues de ce projet contribueront à une meilleure prévention et gestion des crises par l’utilisation du PCC, entre autres en diminuant le recours à la coercition. Cette étude pilote permettra de proposer des recommandations pour une implantation généralisée du PCC à la trajectoire d’une personne avec TMG (institutions sociosanitaires et milieux communautaires).