Responsable : 
Carolyn Côté-Lussier

Établissement : 
Institut national de la recherche scientifique (INRS)

Année de concours : 
2020-2021

Table des matières

  1. Résumé du projet

1. Résumé du projet

Pouvoir déceler l’émotion en temps réel est clé dans le contexte de bien saisir les facteurs contribuant à l’attention, les comportements, et la prise de décision. Dans ces contextes, deux systèmes distincts, mais liés sont susceptibles d’intervenir: la cognition intuitive relativement rapide (largement informée par l’émotion) et la cognition relativement plus lente (largement informée par le raisonnement). L’émotion est définie comme étant une réponse « vaste » qui inclut des comportements langagiers, manifestes (p. ex., expressions faciales ou posturales), et un soutien physiologique à ces évènements (avec composantes somatiques et viscérales). La capacité à mesurer les émotions physiologiquement repose sur des changements neurologiques, électriques et vasculaires. L’émotion ne peut donc pas être bien comprise en se fiant strictement sur des mesures autodéclarées, puisque celles-ci ne reflètent qu’une partie de l’expérience émotionnelle, et sont sujettes à plusieurs biais (p. ex., désirabilité sociale, biais de rappels).  Au cours des dernières 50 années les chercheurEs, ont tenté de mesurer les réactions émotionnelles rapides pour pouvoir déceler leur impact sur les comportements sociaux et la prise de décision en temps réel. Cependant, il n’existe toujours pas de « standard » pour mesurer les réponses émotionnelles rapides.

La recherche proposée aborde deux questions principales : (I) les réponses émotionnelles rapides aident-elles à expliquer les préférences en matière d’environnements et de politiques urbaines ? Et (II) quelle est la meilleure méthode pour mesurer les réponses émotionnelles rapides contribuant à ces préférences ?

Six études investigueront si des changements dans l’environnement urbain (p. ex., niveau d’éclairage, de verdure) entrainent des changements dans les réponses émotionnelles rapides. Ces études visent à contribuer à une « cartographie émotionnelle » de la ville, avec l’objectif d’améliorer l’utilisation des espaces publics. Elles investigueront aussi le rôle de l’émotion dans le cadre de préférences en matière de solutions politiques à des enjeux urbains (le profilage racial et social par la police municipale). Cette recherche permettra de déterminer si les réactions émotionnelles rapides façonnent les préférences en matière de politiques urbaines.

L’objectif méthodologique de la recherche est d’établir les meilleures pratiques pour mesurer les changements émotionnels rapides dans le contexte des préférences à l’égard d’environnements et de politiques urbaines. La recherche testera la validité et la capacité prédictive de deux méthodes: l’électromyographie faciale (FEMG) et la thermographie infrarouge. La FEMG repose sur les impulsions électriques des muscles faciaux et est l’une des méthodes les plus accessibles en termes de coût (à comparer l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle) et les plus validées. Cependant, cette méthode est intrusive, laborieuse, et demeure dispendieuse. Une technologie plus ancien ne qui suscite un regain d’attention dans le contexte des émotions est la thermographie infrarouge, qui capture les différences de débit sanguin dans les muscles faciaux grâce à la détection de la chaleur. Cette approche est moins intrusive et moins couteuse que la FEMG.

Les résultats seront utiles aux décideurs et contribueront au développement de politiques favorables et durables. De plus, ceux-ci feront une contribution méthodologique importante à la recherche sur le rôle de l’émotion dans les préférences d’environnements et de politiques urbaines.