Responsable : 
Mélanie Morin

Établissement : 
Université de Sherbrooke

Année de concours : 
2020-2021

Recherche intersectorielle – Programme Audace

Concours 2020-2021

Composition de l’équipe :

Mélanie Morin,  (Université de Sherbrooke),  Responsable

Guy Cloutier,  (Université de Montréal),  Co-directeur

Nathalie Bureau,  (Université de Montréal),  Co-chercheuse

Nathaly Gaudreault,  (Université de Sherbrooke),  Co-chercheuse

Domaine : Techniques, mesures et systèmes

Secteurs de la recherche : Sciences de la santé; Sciences naturelles et génie

Table des matières

  1. Résumé du projet

1. Résumé du projet

La douleur vulvaire chronique ou vulvodynie est une condition débilitante atteignant jusqu’à 16 % des femmes. Bien qu’aussi fréquente que la fibromyalgie et les douleurs au dos, cette condition taboue demeure mal comprise. Conséquemment, les traitements efficaces demeurent limités. Les femmes se trouvent donc à consulter les professionnels de la santé à de multiples reprises dans l’espoir de trouver du soulagement, ce qui accentue leur détresse psychologique, les répercussions sur leur fonction sexuelle, les difficultés conjugales en plus d’accroître les coûts personnels et sociétaux associés. L’origine de la problématique est la méconnaissance de l’étiologie de cette condition répandue. Plusieurs causes ou facteurs associés au développement de cette condition ont été suggérés. L’implication des muscles du plancher pelvien a été le focus des recherches récentes menant à suspecter un nouvel acteur soit les fascias pelviens. Antérieurement considérés comme étant des structures sans importance, les fascias pourraient jouer un rôle clé dans la douleur vulvaire. Les études récentes suggèrent d’ailleurs leur implication dans les douleurs au dos et au cou. Il s’agit de structures fortement innervées et contractiles qui pourraient être la source de douleur localisée et référée. Ces structures aponévrotiques pourraient également contribuer à la douleur en interférant avec les viscères et les réseaux vasculaires et nerveux.

À ce jour, nous faisons face à une impasse empêchant toute progression pour mieux comprendre les causes de la vulvodynie, car les technologies actuelles ne permettent pas d’évaluer rigoureusement les fascias pelviens. Cinq équipes proposent d’unir leurs forces pour révolutionner l’évaluation et le diagnostic de la vulvodynie : 1) laboratoire de recherche en urogynécologie (Pre Morin), expertise internationale en vulvodynie; 2) laboratoire de biorhéologie et d’ultrasonographie médicale (Pr Cloutier), sommité en ingénierie de hautes technologies liées à l’imagerie biomédicale; 3) laboratoire Physius (Pre Gaudreault), spécialisation unique en biomécanique et physiologie des fascias; 4) laboratoire clinique du traitement de l’image (Dre Bureau), spécialisation en imagerie clinique musculosquelettique; 5) Istituto d’Anatomia Umana (Dre Stecco), expertise en investigation histopathologique des fascias. Ainsi, un maillage serré entre les secteurs de la santé et du génie permettra de repousser les frontières pour mieux comprendre le rôle des fascias dans la vulvodynie.

Notre projet vise à développer une technique d’évaluation échographique pour investiguer les différents fascias pelviens et ainsi examiner leur implication dans la vulvodynie. Plus spécifiquement, nos travaux permettront de caractériser les nombreux et complexes fascias pelviens en utilisant des analyses novatrices de traitements d’images grâce à l’échographie B-mode et élastographie ultrasonore/shearwave. Nos résultats seront validés via la triangulation avec les évaluations de la macro/micro-anatomie obtenue auprès de pièces cadavériques. L’importance clinique de ces développements technologiques sera confirmée en investiguant les femmes atteintes ou non de vulvodynie. Cet ambitieux projet permettra le diagnostic d’altération au niveau des fascia afin de guider les cliniques vers des approches personnalisées. Nos avancées serviront d’assise au développement d’un nouveau pan d’approches thérapeutiques pour venir en aide aux femmes atteintes afin de réduire leur détresse psychologique et améliorer leur qualité de vie en plus d’amenuiser les coûts sociétaux exorbitants liés aux traitements de cette problématique débilitante.

Appel de propositions