Les personnes de la diversité sexuelle et de genre en situation d'itinérance : quelles sont leurs caractéristiques et de quels services ont-elles besoin ?

Contexte : les personnes de la diversité sexuelle et de genre (DSG) sont surreprésentées parmi les personnes en situation d’itinérance (Tyler et Melander, 2012; Birkett et al., 2009). À Montréal, lors du dénombrement mené en 2018, les personnes ayant une orientation sexuelle autre qu’hétérosexuelle représentaient 11,7% des personnes en situation d’itinérance et cette proportion était de 2,25% pour les personnes transgenre (Laitmer et al., 2018). Or, selon l’enquête sur la santé des collectivités canadiennes de 2014, 3% des répondants de 18 à 59 ans se sont auto-identifiés comme gais ou bisexuels (Statistique Canada, 2015). Les jeunes appartenant à ces minorités ainsi que les femmes transgenres sont davantage touchés par l’itinérance (Fletcher et al., 2017). Toutefois, nous avons encore peu de connaissances sur leurs caractéristiques et sur leurs besoins en matière de services. De plus, nous savons peu sur l’adaptation des services à ces populations dans les ressources actuellement disponibles.

Objectifs du projet : 1) Caractériser, dans une perspective intersectionnelle, les personnes de la diversité sexuelle et de genre en situation d’itinérance, ou à risque de le devenir, à Montréal;  2) Identifier les besoins en matière de services sociaux parmi les personnes de la diversité sexuelle et de genre en situation d’itinérance, ou à risque de le devenir; 3) Répertorier l’offre de services dans le domaine de l’itinérance à Montréal et évaluer leur adéquation avec les besoins des personnes de la diversité sexuelle et de genre.

Méthodologie : il s’agit d’une étude qualitative descriptive s’appuyant sur une approche intersectionnelle. Puisqu’il s’agit d’une population difficile à rejoindre, afin de répondre aux objectifs 1 et 2 nous aurons recours à la méthode Rapid Qualitative Inquiry. Il s’agit d’une méthode ethnographique fondée sur le travail en équipe visant la compréhension d’une situation peu documentée, et ce, du point de vue des personnes qui vivent la situation (Beebe, 2001). Le RAP prône des méthodes de collecte des données pouvant faire appel aux entrevues individuelles ou de groupe, en personne ou par téléphone ou aux observations (Beebe, 2014). Dans le cadre de ce projet, nous formerons un groupe de travail constitué du chercheur, d’un intervenant œuvrant auprès des personnes de la DSG et d’un autre travaillant auprès des personnes en situation d’itinérance ainsi que d’une ou deux personnes possédant, ou ayant déjà possédé les caractéristiques de la population cible. Ce groupe de travail identifiera notamment les principaux moyens pour rejoindre la population ainsi que les meilleures méthodes pour collecter l’information.

Pour répondre à l’objectif 3, des groupes de discussion suivant la méthode de Krueger et Casey (2009) auprès d’intervenants et gestionnaires d’organismes offrant des services aux personnes en situation d’itinérance seront menés. Le contenu des entrevues et groupes de discussion sera soumis à une analyse thématique (Miles et Huberman, 2003).
Retombées anticipées : ce projet permettra d’obtenir les connaissances nécessaires pour des projets futurs visant le développement, l’implantation et l’évaluation de services adaptés, ou sensibles, aux personnes de la DSG en situation d’itinérance, ou à risque de le devenir.