Chercheur : 
Deslauriers, Jessica

Établissement : 
Université Laval

Année de concours : 
2021-2022

Au Canada, les troubles psychiatriques, incluant le trouble de stress post-traumatique (TSPT) et les comorbidités associées telle que la dépression, constituent la première cause d’invalidité. Le diagnostic de TSPT demeure un défi de taille pour les psychiatres et la pharmacothérapie disponible présente une modeste efficacité, un risque de rechute important en plus d’effets secondaires notables. Le développement de nouvelles alternatives thérapeutiques pour le TSPT a ralenti, puisque la compréhension de la pathophysiologie du TSPT reste limitée. Une meilleure compréhension des mécanismes contribuant à la vulnérabilité au trauma psychologique est donc cruciale pour le développement de nouvelles avenues prophylactiques et thérapeutiques. 90% des individus ont fait ou feront face à au moins un évènement traumatique au cours de leur vie. Or, seulement une fraction des individus exposés développe des troubles psychiatriques sévères, tels que le TSPT, la schizophrénie ou la dépression, suggérant l’existence de facteurs de risque ou de vulnérabilité. De plus, l’identification de biomarqueurs de vulnérabilité au trauma psychologique est une étape cruciale pour cibler les individus « à haut risque psychiatrique ». Ce programme propose une recherche translationnelle et multidisciplinaire qui vise d’abord une meilleure compréhension des mécanismes moléculaires sous-jacents à la vulnérabilité au trauma psychologique, avec un premier focus sur l’intégration des mécanismes inflammatoires. Ensuite, ce programme de recherche cible l’identification non invasive de biomarqueurs sanguins de vulnérabilité au trauma psychologique qui permettront de mieux déterminer les individus à « haut risque psychiatrique ». En utilisant plusieurs techniques comportementales, génétiques et de biologie moléculaire chez la souris, ce programme de recherche fournira des éléments-clés dans la compréhension des mécanismes sous-jacents au risque psychiatrique, et permettra de cibler des interventions personnalisées tels que les traitements antihypertenseurs ou anti-inflammatoires. De plus, la valeur prédictive de régulateurs de la fonction immunitaire sera étudiée chez les membres des services militaires qui seront recrutés de manière longitudinale et prospective. Ce recrutement clinique permettra aussi de vérifier le potentiel d’utilisation de vésicules extracellulaires, dérivés du cerveau mais mesurables de manière non invasive dans le plasma, comme biomarqueurs de vulnérabilité au trauma psychologique. Somme toute, mon programme de recherche propose une nouvelle approche translationnelle et multidisciplinaire pour (1) fournir des éléments-clés sur les mécanismes sous-jacents au risque de TSPT suite à un trauma psychologique, avec un premier focus sur la fonction immunitaire périphérique et la neuro-inflammation; (2) identifier des biomarqueurs sanguins qui permettraient de prédire précocement les individus à « haut risque »; et (3) utiliser une approche novatrice dans le but de vérifier le potentiel des exosomes dérivés du cerveau, mais détectables dans le sang, comme outil non invasif de diagnostic de TSPT. Ce programme répond à un besoin criant en psychiatrie et constitue une étape cruciale dans la compréhension de ces mécanismes pour affiner le diagnostic de vulnérabilité au trauma psychiatrique, dans le but ultime de développer des interventions pharmacologiques plus adaptées au profil clinique des individus à « haut risque psychiatrique ».