Mesures tarifaires et non tarifaires dans la politique commerciale optimale

1. Résumé du projet

L’union européenne (UE) et le l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) sont deux des plus importants accords commerciaux régionaux des cinquante dernières années. Suite à une forte intégration des marchés nationaux depuis la seconde guerre mondiale, le système de commerce international est menacé par une surenchère en barrières commerciales entre les États-Unis et la Chine ainsi que l’imminence du « Brexit ». Mon projet de recherche vise à répondre aux trois questions suivantes :

1. Quel a été l’effet des 279 accords commerciaux régionaux des cinq dernières décennies sur les flux commerciaux dans le monde ?
2. Quelle est la réponse optimale d’un pays face à une hausse des barrières douanières de ses partenaires commerciaux ?
3. Quelles sont les conséquences, en terme de bien-être social, d’une guerre commerciale ?

Ce projet de recherche répondra à ces questions tout en prenant en compte deux importants changements du commerce international et de la politique commerciale : l’émergence de barrières non-tarifaires et l’internationalisation de la production.

Premièrement, alors que les différents accords commerciaux régionaux engendrent une baisse des tarifs douaniers dans le monde, d’autres formes de protectionisme, les mesures non- tarifaires, sont en plein essor. En effet, les outils de politique commerciale tombent dans deux catégories, les mesures tarifaires et les mesures non-tarifaires. Le taux de tarif douanier moyen sur les échanges de biens manufacturés était de 4.4% dans le monde en 2014. Les mesures non-tarifaires regroupent un ensemble d’outils variés allant des mesures « antidumping » aux restrictions sur les quantités importées telles que les quotas ou l’imposition de licences. Il est estimé que 12% de la valeur des échanges commerciaux de biens manufacturés dans le monde en 2014 était sujette à des restrictions sur les quantités importées. L’usage croissant de mesures non- tarifaires dans la conduite de la politique commerciale est plus particulièrement marqué pour les économies les plus avancées, notamment le Canada, les États-Unis et l’Europe. Deuxièmement, la hausse de la part des biens intermédiaires dans les échanges commerciaux témoigne de l’importance croissante de chaînes de productions couvrant plusieurs pays. En effet, entre les pays de l’OCDE, la part des exportations qui trouve son origine dans des produits importés a augmenté de 63% entre 1995 et 2011 pour atteindre une valeur de 24% en moyenne. C’est en prenant en compte l’importance des mesures non-tarifaires et des chaînes de productions que ce projet va apporter des réponses nouvelles aux trois questions sus-mentionnées sur l’effet et la conception de politiques commerciales.