Responsable : 
Félix Camirand Lemyre

Établissement : 
Université de Sherbrooke

Année de concours : 
2020-2021

Table des matières

  1. Résumé du projet

1. Résumé du projet

Caractériser l’importance des relations existant entre des facteurs nutritionnels et la santé est au centre d’un nombre colossal de recherches en sciences de la vie, particulièrement en nutrition et en épidémiologie. Ces évaluations sont nécessaires à l’élaboration de politiques publiques et sont à la source de changement de cap individuels majeurs. À travers ces recherches, les apports individuels sont fréquemment mesurés par l’entremise de questionnaires d’évaluation qui permettent de mesurer l’exposition alimentaire d’individus pour une journée seulement. Puisque cette mesure constitue généralement un piètre reflet de l’apport moyen à long terme, il est largement reconnu que ces variables peuvent être considérées comme des versions des apports habituels contaminées par des erreurs de mesure, et que de ne pas tenir compte de cette imprécision peut mener à mésestimer la force du lien entre des variables d’exposition nutritionnelle et des états de santé.

Les méthodes vouées à la correction des erreurs de mesures inhérentes aux études impliquant des apports alimentaires ont dernièrement évoluées dans de nombreuses directions stimulantes, au sein desquelles l’intérêt est souvent de pallier à la variété de patrons de consommations dans les comportements alimentaires d’individus. Or, en nutrition et en médecine, il arrive couramment que les analyses doivent être ajustées en présence de facteurs de confusion, c’est-à-dire de variables susceptibles de distordre le degré d’association observé entre une variable de réponse et un groupe de covariables. Pour enrayer l’effet de distorsion qu’ont de tels facteurs, une stratégie récemment proposée et poursuivie par plusieurs a été d’utiliser une approche d’ajustement des observations en présence. Cette approche a été employée avec succès dans une variété de contextes impliquant des variables mesurées sans erreur. Cependant, cette technique ne peut être utilisée lorsqu’une ou plusieurs variables ne sont pas mesurées exactement. C’est notamment le cas en épidémiologie nutritionnelle, lorsque des facteurs tels que le poids ou l’indice de masse corporel sont suspectés de modifier la relation observée entre un indicateur de santé, p. ex. la pression artérielle, et l’apport habituel en un constituant alimentaire, p. ex. l’alcool. Dans ce contexte, l’effet distordant des facteurs de confusions influence l’apport habituel qu’il n’est possible d’observer que par l’entremise d’intermédiaires contaminés par des erreurs de mesure. Il devient alors impossible d’utiliser les méthodes existantes pour analyser ces données sans risquer de sérieux biais statistiques.

Devant l’abondance et l’étendue des études impliquant l’évaluation de facteurs nutritionnels en présence de variables de confusion, ce programme de recherche propose de créer une passerelle entre le domain des erreurs de mesure et celui des effets de distorsion. Au coeur de cette proposition se trouve la mise en oeuvre d’avenues méthodologiques convenant à l’évaluation des interrelations entre diète et santé en présence de facteurs de confusion. L’objectif premier est donc méthodologique, et dirigé vers les cadres d’analyses reflétant les scénarios typiquement retrouvés dans les études évaluant les impacts d’expositions alimentaires sur la santé.