Responsable : 
Philippe Roy

Établissement : 
Université de Sherbrooke

Année de concours : 
2020-2021

Table des matières

  1. Résumé du projet

1. Résumé du projet

La santé et le bien-être des hommes soulèvent des enjeux sociaux importants, notamment en matière de dépression, de détresse psychologique et de suicide. À ce chapitre, la situation des agriculteurs est particulièrement préoccupante. Les recherches antérieures se sont surtout intéressées aux facteurs de risque, mettant en lumière l’influence de la masculinité traditionnelle sur la valorisation du travail acharné, l’autonomie à outrance, de même que la stigmatisation des problèmes de santé mentale et la demande d’aide à cet effet. Toutefois, les facteurs de protection et de promotion de la santé demeurent, eux, encore méconnus. Ce projet vise à mieux comprendre ce qui génère la santé et le bien-être chez les agriculteurs.

Les communautés agricoles traversent des périodes difficiles qui affectent la santé mentale des agriculteurs. Ces derniers présentent des taux de détresse psychologique et d’idéation suicidaire deux fois plus élevés que la moyenne provinciale. Dans une vision écosystémique, il est possible de relever des facteurs de risque comme les crises économiques, les accords commerciaux défavorables aux agriculteurs d’ici, les tensions entre voisins, les transferts de ferme difficiles, les maladies animales, la surcharge de travail, l’isolement social, le manque de relève et la dévalorisation de l’agriculture.
Ainsi, les facteurs de risque font l’objet d’une attention soutenue. Par contre, la promotion de la santé demeure encore peu explorée, bien qu’elle soit nécessaire pour mieux comprendre le continuum entre la maladie et la santé. La question de recherche est donc : qu’est-ce qui génère la santé mentale chez les agriculteurs ?

La participation du milieu agricole est prévue à toutes les étapes du projet. La recherche devient alors un levier de réappropriation du pouvoir d’agir (empowerment) du groupe concerné. Afin de répondre à la question de recherche, la méthode qualitative Photovoice est retenue. Au moyen de photographies prises par les participants, ces derniers amorceront une réflexion et une discussion sur leurs motivations, leur soutien social, leurs forces personnelles et environnementales, etc. La pertinence de cette méthode est reconnue pour aborder des thèmes sensibles ou pour travailler avec des hommes plus traditionnels, peu habitués à verbaliser leur vécu. Une analyse de contenu fera ressortir la dimension de genre et l’interaction avec d’autres déterminants sociaux de la santé.

Les retombées attendues sont de mieux comprendre comment les agriculteurs s’adaptent aux défis et aux conditions adverses de façon à maintenir et promouvoir une santé mentale positive. Sur le plan du transfert de connaissance, les résultats viendront bonifier une formation sur la santé psychologique en agriculture pour les professionnels de l’intervention psychosociale. La diffusion des connaissances au Québec se fera par une exposition de photos et de textes. De plus, les résultats seront partagés par deux articles scientifiques et par une conférence internationale. Des étudiantes et étudiants seront intégrés à l’ensemble du projet et pourront se familiariser avec cette méthode originale, de même qu’avec le transfert et la diffusion des connaissances.