Responsable :
Aziz Laghdir
Année de concours :
2020-2021
Table des matières
1. Résumé du projet
Le bois compte parmi les matériaux de construction les plus utilisés dans le monde. Cela est dû à ses propriétés mécaniques intéressantes, à la facilité de s’en procurer, de le transformer et de l’adapter à diverses applications. Cependant, par sa nature organique, le bois est sujet à la dégradation biologique dès qu’il est exposé à des champignons, des insectes ou des bactéries. Généralement, on recommande l’usage des essences naturellement durables, une propriété que la plupart des essences locales ne possèdent pas. Lorsque cette propriété est insuffisante par rapport aux risques encourus et à la durée de vie attendue, seule l’application d’un traitement de préservation peut assurer la protection nécessaire. On parle alors de durabilité conférée.
Les traitements de préservation les plus courants au Québec, comme partout dans le monde, impliquent l’usage de produits chimiques comme les sels métalliques à base d’arsenic, de cuivre et de chrome, ou encore des produits organiques de synthèse formulés dans des solvants pétroliers tels que la créosote et les pentachlorophénol (PCP). Plusieurs études ont démontré la toxicité de ces produits et les dommages qu’ils peuvent causer d’un point de vue santé humaine et environnement.
Face à la pression environnementale et réglementaire, des initiatives faisant appel aux technologies propres ont vu le jour. Parmi celles-ci, le traitement thermique à l’huile de lin, une technologie d’imprégnation du bois basée sur le principe de l’oléothermie. Les résultats obtenus d’une étude menée au SEREX ont démontré la facilité de l’huile de lin à s’imprégner dans le bois tout en lui conférant un caractère hydrophobe. Toutefois, l’efficacité du traitement face aux attaques fongiques s’avère limitée, notamment lorsque le bois est exposé à des humidifications fréquentes ou permanentes.
C’est dans ce contexte que le projet proposé cible le développement d’un nouveau traitement à base de formulations combinant l’huile de lin et les écorces riches en substances extractibles reconnues pour leurs propriétés antifongiques. On s’attend à améliorer considérablement la durabilité conférée au bois grâce à une synergie entre la facilité de l’huile de lin de s’y imprégner sans se lessiver, et l’activité antifongique des extractibles des écorces. Le projet permettra de valider la faisabilité technique de ce traitement sur deux essences non durables et en abondance dans la région de Bas-Saint-Laurent (tremble et épinette blanche) tout en valorisant l’un des plus importants résidus de la transformation du bois (écorces).
Pour le SEREX, le projet contribuera à renforcer son expertise et sa reconnaissance en tant que pôle d’excellence dans le développement de technologies propres. Le personnel technique et les étudiants stagiaires impliqués dans le projet verront aussi leurs connaissances s’accroitre, particulièrement au niveau des techniques d’extraction et d’analyses chimiques et biologiques. Quant aux retombées sur le milieu socio-économique, le projet offre une réelle opportunité d’affaires à l’industrie du bois, puisqu’on prévoit dans ce projet se rendre jusqu’aux essais de validation à l’échelle pilote de laboratoire à l’aide de l’unité de traitement thermique aux huiles végétales développée au SEREX. Il est à noter qu’aucun prototype n’est encore développé à l’échelle industrielle au Québec.