Responsable : 
Judith Brouillette

Établissement : 
Institut de cardiologie de Montréal

Année de concours : 
2021-2022

Chaque humain porte en lui une vulnérabilité qui peut s’exacerber lorsqu’il est confronté à un événement stressant d’intensité suffisante. Au sein des populations médicales (patients), la maladie exacerbe principalement l’anxiété ou la dépression. Du côté des travailleurs de la santé, la pandémie COVID-19 a été, et demeure, un stresseur de taille. Avant la pandémie, le tiers des médecins et infirmières présentaient déjà des symptômes d’épuisement professionnel. Les facteurs de risque, de même que les obstacles aux traitements de l’anxiété dans les populations médicales (patients) et chez les travailleurs de la santé sont peu étudiés. La stigmatisation des troubles mentaux, la difficulté d’accès aux soins et le fait que la souffrance anxieuse est silencieuse contribuent aussi à sa sous-détection en clinique. Du côté des patients souffrants de plusieurs conditions médicales, un obstacle additionnel s’ajoute : certains médicaments utilisés dans le traitement des troubles mentaux (antidépresseurs, antipsychotiques) présentent des effets indésirables, dont certains sont cardiaques et mortels. Cette peur liée à la survenue d’arythmies cardiaques, de types torsades de pointes, fait en sorte que plusieurs médecins hésitent à prescrire ces médicaments. Ceci entraîne un traitement sous-optimal du trouble mental.

Les objectifs du programme de recherche sont de:
1. Définir les facteurs associés à l’anxiété à l’âge adulte dans la population congénitale cardiaque
(Projet 1 – Préoccupations congénitales)
2. Définir les facteurs de risque et protecteur face à l’épuisement professionnel, à l’anxiété et au trouble stress post-traumatique chez les travailleurs du milieu de la santé per-COVID-19
(Projet 2 – Burnout)
3. Mesurer la contribution relative des antidépresseurs et antipsychotiques parmi les facteurs de risque connus des arythmies torsades de pointes (Projet 3 ? Torsade)

Mon programme de recherche est mené à l’Institut de Cardiologie de Montréal. Une équipe de programmeurs a créé une plateforme Web pour les besoins spécifiques du programme. Celle-ci permet l’accès à distance aux questionnaires, une transmission sécuritaire des données, le tout sur une interface flexible adaptée pour les téléphones, tablettes ou ordinateurs.

Les études proposées s’échelonnent sur quatre ans. Le recrutement est en cours pour le projet 1, terminé pour le projet 2 et le projet 3 se fait par revue de dossiers. Je suis épaulée par une équipe de chercheurs possédant des expertises allant de la biologie cellulaire à la psychologie organisationnelle. Le financement de deux projets provient de concours compétitifs aux niveaux provincial et national. Ce financement, ainsi que mes fonds de démarrage, m’ont permis de recruter deux étudiants à la maîtrise et au doctorat et une intervenante pivot en santé mentale.

Ce programme permettra de comprendre quels facteurs biologiques, psychologiques, pharmacologiques ou organisationnels contribuent le plus à la souffrance psychologique, ou aux délais de traitement, des populations médicales (patients) et des travailleurs de la santé. Ceci est crucial pour développer des interventions ciblées afin de réduire les dommages psycho-socio-économiques associés aux conditions psychiatriques, une importante cause d’incapacité au pays.