Chercheur : 
Stikov, Nikola

Établissement : 
Polytechnique de Montréal

Année de concours : 
2021-2022

L’imagerie par résonance magnétique (IRM) a révolutionné notre façon de voir le corps humain. Cependant, les systèmes IRM classiques ne sont pas des appareils de mesure. Ils produisent des images numériques représentées par 256 nuances de gris et leur intensité dépend fortement de l’environnement ou? les images sont produites. C’est pourquoi il est difficile de comparer les images acquises avec différents appareils d’IRM, ce qui limite le potentiel diagnostique et pronostique de la technologie.

L’IRM quantitative (qMRI) vise à résoudre ce problème en attribuant des unités aux images, garantissant ainsi que les valeurs qui sortent du scanner peuvent être reproduites entre différents appareils. Bien que la vision de l’IRM quantitative soit de surmonter lesdites variabilités, cela reste un rêve. Ces variabilités proviennent essentiellement du matériel et des logiciels utilisés par les différents fournisseurs (Siemens, GE), en produisant a? la fin des cartes quantitatives différentes selon les vendeurs.

L’impossibilité de comparer des données quantitative d’IRM est un désavantage particulièrement évident dans l’étude de la sclérose en plaques, une maladie inflammatoire et neurodégénérative du système nerveux central qui touche presque 80.000 personnes au Canada. Le diagnostic et pronostic de la SP s’appuient sur la quantification de caractéristiques spécifiques du tissu nerveux (myélinisation), il est donc essentiel de standardiser les mesures d’IRM pour choisir un traitement thérapeutique adapté à chaque patient.

Nous proposons de standardiser l’IRM quantitative afin que les cliniciens et chercheurs puissent obtenir des mesures comparables entre les appareils IRM en : (i) développant une infrastructure (matérielle et logicielle) open-source permettant d’acquérir des données IRMq indépendante du vendeur IRM; (ii) construisant une suite d’outils logiciels open-source, sous l’ égide de qMRLab (qmrlab.org), permettant d’analyser un grand nombre de techniques qMRI existantes ; (iii) réalisant une étude clinique multisite et multi-vendeur (Siemens, GE) en utilisant l’infrastructure décrite, montrant que les protocoles sont reproductibles et réalisables sur le plan clinique.

Le premier objectif bénéficiera de l’infrastructure unique (RTHawk, HeartVista) de l’Institut de Cardiologie de Montréal, acquise par l’intermédiaire du Fonds des leaders de la Fondation canadienne pour l’innovation (PI: Stikov). RTHawk est approuve? par la FDA et est compatible avec les plus grands fournisseurs d’IRM (e.g. Siemens, GE). En établissant un lien étroit avec l’industrie, nous veillerons a? ce que notre technologie soit portable et interopérable. Le deuxième objectif consistera à élargir la portée de qMRLab, un projet open-source, initié par notre laboratoire, et soutenu par une subvention de la Plateforme canadienne ouverte de neurosciences (CONP) et qui a remporte? de nombreux prix de la part de la International Society for Magnetic Resonance in Medicine (ISMRM) pour son ingénierie de pointe et son potentiel d’impact mondial (lauréat du défi de l’ISMRM consistant à introduire la technologie IRM dans les pays en développement). Le troisième objectif s’appuiera sur l’expertise clinique de l’équipe pour réaliser la première étude d’IRM vendeur-agnostique en sclérose en plaques, offrant ainsi un moyen transparent et évolutif d’aller au-delà des 256 nuances de gris?.