Une intervention intensive adaptée au stade développemental de la personne durant les premières années suivant un premier épisode psychotique (PEP) permet d’améliorer les perspectives de rétablissement de ces jeunes, ce qui a mené le MSSS à adopter un Cadre de référence pour déployer des programmes PEP (PPEP) sur l’ensemble du territoire québécois.
Cette étude s’est penchée sur la relation entre les PEP et le jeu problématique (JPB), une comorbidité jusqu’à maintenant peu explorée. Entre 2019 et 2023, plus de 500 jeunes âgés de 18 à 35 ans bénéficiant de services de deux PPEP ont été étudiés. Ceci a permis d’estimer à 2,5 nouveaux cas par 100 personnes-années l’incidence de JPB, ce qui est jusqu’à 5 fois plus élevé que dans la population générale. De plus, des facteurs de risque à cette survenue ont été identifiés, soit l’ethnicité blanche, l’utilisation de certains antipsychotiques, ainsi que des antécédents de jeu non problématique et des troubles liés à l’utilisation de stimulants.
Ces découvertes démontrent que les jeunes composant avec un PEP constituent une population à risque de développer un JPB, et permettent de cibler, parmi eux, ceux pour qui le risque est particulièrement élevé. Cette recherche a permis de développer une procédure de dépistage systématique pouvant être immédiatement implantée dans des PPEP ici, comme à l’international. En fait, tous les PPEP adoptent un modèle de soins et d’interventions très similaire (y compris ceux du Québec, balisés par le Cadre de référence), ce qui facilite le potentiel de généralisation des résultats. L’identification de facteurs de risque oriente le développement de nouvelles approches de soins, qui constituent une nouvelle voie pour soutenir le rétablissement des jeunes avec un PEP, leur permettant de pleinement exercer leur statut de citoyen.
Chercheuse principale
Marie-France Demers, Université Laval
Dépôt du rapport de recherche : juillet 2024