Les jeunes adultes réfugiés (JAR) syriens arrivent au Québec avec l’objectif de poursuivre leurs études et de pouvoir s’intégrer efficacement au sein de la société d’accueil.

Pour ces jeunes de plus de 16 ans, l’Éducation aux Adultes demeure la seule possibilité pour réaliser leur projet. D’où l’importance pour la recherche de mieux comprendre les expériences de vie des JAR et leur cheminement dans le système d’Éducation aux Adultes du Québec.

À ce jour, nous avons constaté que les services existants de la formation générale des adultes (FGA) sont incapables de relever seuls les défis fondamentaux auxquels les JAR sont confrontés dans leurs apprentissages et leur cheminement dans le système. Celui-ci est conçu pour les adultes autonomes des communautés francophones et anglophones qui travaillent de manière individuelle à leur propre rythme et qui requièrent de l’aide au besoin. Généralement, les étudiants réfugiés sont initialement enthousiasmés par ce format qui devrait leur permettre de parcourir rapidement le contenu académique. Toutefois, les JAR, comme d’autres nouveaux arrivants, n’ont pas les antécédents d’apprentissage indépendants nécessaires pour y faire face. Ils sont donc frustrés et se sentent confrontés à une perturbation continue alors qu’ils naviguent dans le système. De plus, ils éprouvent certaines contraintes en raison des pressions individuelles et culturelles que soulèvent leur âge et des retards subis dans leur milieu de vie antérieur. Plusieurs enjeux sont en cause. Les solutions sont liées tant aux niveaux culturels, institutionnels et politiques.

La FGA devrait tenir compte des différences interculturelles majeures qui résultent compte tenu des us et coutumes des étudiants adultes réfugiés dans leur propre pays. Ceux-ci devraient : 1) être formés par les enseignants à de nouvelles pratiques et stratégies qui vont leur permettre d’intégrer les modalités de l’approche individualisée et autogérée des apprentissages et 2) être également sensibilisés aux éléments de culture qui prévalent dans la société d’accueil québécoise. Mais, il est de première importance de mettre en place le financement de services éducatifs professionnels complémentaires et une formation pédagogique des enseignants pour remédier aux embûches académiques et pour prévenir les contraintes psychologiques, voire les traumatismes, des apprenants de diverses cultures et origines. Le ministère de l’Éducation se doit de redéfinir les priorités de la FGA et de s’assurer que les intervenants possèdent effectivement les « savoir-faire » et les « savoir-être » requis pour travailler auprès de telles clientèles.

Nous proposons fortement au ministère de l’Éducation de prioriser l’Éducation aux Adultes pour refléter la place que doit occuper et le rôle que doit jouer cette nouvelle génération des JAR au sein de la société québécoise. Une telle vision repose sur un financement, une réflexion et une prise de conscience accrus.


Chercheuse principale

Ratna Ghosh, Université McGill

Résumé

Rapport de recherche (an anglais)

Annexes

Appel de propositions

Dépôt du rapport de recherche : décembre 2021