En août dernier, la ville de Trois-Rivières a reçu 100 millimètres de pluie en quelques heures seulement. Certaines artères routières ont alors été complètement submergées. De tels épisodes de fortes précipitations sont de plus en plus fréquents depuis les années 1980, en raison des bouleversements climatiques. Toute cette pluie ruisselle sur les trottoirs et les rues – recueillant au passage des huiles, des graisses, des sédiments et autres polluants –, déborde des égouts et se retrouve dans les cours d’eau environnants.

Pour mieux gérer cet excédent d’eau, Sophie Duchesne, chercheuse au Centre Eau Terre Environnement de l’INRS, et sa collègue, Geneviève Pelletier, du Département de génie civil et des eaux de l’Université Laval, proposent d’automatiser les bassins d’orages construits par les villes pour récolter les eaux pluviales, favoriser la sédimentation des polluants et réduire les inondations.

De tels épisodes de fortes précipitations sont de plus en plus fréquents depuis les années 1980, en raison des bouleversements climatiques.

Actuellement, ces bassins sont dotés de régulateurs passifs dont le rôle est de contrôler la quantité d’eau rejetée dans les affluents selon un débit prédéterminé. Cette stratégie ne permet toutefois pas d’ajuster en temps réel le débit selon les prévisions météorologiques, par exemple.

Les chercheuses et leur équipe d’étudiantes ont donc développé des algorithmes basés sur des données météorologiques – pluies historiques, prévisions – et sur les capacités du réseau de drainage. Ces algorithmes commandent l’ouverture ou la fermeture d’une vanne placée à la sortie des bassins, en fonction du débit d’eau et des menaces de débordement. Les chercheuses ont simulé leur concept sur un modèle informatique de réseaux d’égouts. Elles ont démontré que l’application de ces algorithmes permet de réduire les risques d’inondation et d’améliorer la qualité des eaux rejetées dans l’environnement.

La prochaine étape consistera à instrumenter des sites urbains pour vérifier le concept en situation réelle, dans le but d’aider les villes à mieux gérer leurs eaux pluviales selon les nouvelles exigences ministérielles et les aléas climatiques.