« Parle-moi de ton réseau et je te parlerai de ta délinquance ».
Cette recherche montre l’apport des caractéristiques du réseau social des jeunes dans la compréhension de leur participation à un délit. Les données proviennent d’un questionnaire administré sous forme d’entrevue à 240 jeunes, garçons et filles, âgés entre 14 et 24 ans dont 64,2 % d’entre eux des jeunes ont déclaré avoir commis au moins un délit, quel qu’il soit, dans les douze derniers mois.
Cette recherche montre l’apport des caractéristiques du réseau social des jeunes dans la compréhension de leur participation à un délit.
Les analyses effectuées ont permis de démontrer que la majorité des facteurs de risque et de protection étudiés ont des liens significatifs, à différents seuils, avec différentes forces, avec la participation des jeunes dans un délit. Quant aux variables de réseau, non seulement elles sont les variables les plus fortement corrélées avec les conduites délinquantes des jeunes mais combinées aux facteurs de risque traditionnels, elles ont le plus grand pouvoir explicatif de la délinquance des jeunes.
Toutefois, en examinant la nature du lien que le jeune entretient avec son entourage tant prosocial que délinquant, l’implication dans des conduites délinquantes chez les jeunes relève davantage d’une poussée que d’un phénomène de traction. Ainsi, les jeunes sont plus susceptibles de prendre part à des délits parce qu’ils manquent d’une base identitaire satisfaisante parmi leurs contacts non-délinquants et non pas parce qu’ils sont tout simplement attirés par l’alternative délinquante.
Pour nous permettre de mettre en perspective les résultats obtenus et d’en maximiser les retombées pratiques, deux groupes de discussions avec des intervenants communautaires des centres jeunesse ont été organisés. Ces deux groupes de discussion s’articulaient autour des questions suivantes : Comment ces connaissances doivent-elles être « mises en contexte » compte tenu de leurs réalités? Comment peuvent-elles se traduire en pistes d’intervention?
Chercheur principal
Carlo Morselli, Université de Montréal
Dépôt du rapport de recherche : septembre 2014