De plus en plus de maladies neurologiques sont étudiées, mais aussi traitées par neurostimulation, soit en implantant dans le cerveau des électrodes qui envoient des signaux électriques. Des patients atteints de la maladie de Parkinson, par exemple, bénéficient de cette technique, qui a pour effet de réduire leurs symptômes moteurs comme les tremblements ou la rigidité des mouvements. De telles électrodes sont aussi employées en recherche sur des modèles animaux et sur l’être humain pour étudier les maladies neurodégénératives, ou encore, lors d’interventions chirurgicales au cœur ou au cerveau pour mesurer les signaux électriques.

La plupart des électrodes sont métalliques, de façon à bien conduire l’électricité. Mais le métal peut causer certaines réactions telle l’inflammation des tissus.

La plupart des électrodes sont métalliques, de façon à bien conduire l’électricité. Mais le métal peut causer certaines réactions, telle l’inflammation des tissus autour de l’électrode, ce qui en limite le fonctionnement. Pour régler ce problème, Fabio Cicoira, professeur et chercheur au Département de génie chimique de Polytechnique Montréal, a conçu, en collaboration avec un biologiste, un revêtement de polymère conducteur. Ce revêtement novateur, un mélange de plusieurs molécules plastiques obtenu au moyen d’un procédé électrochimique, a été testé sur des rats, en laboratoire, et les résultats sont encourageants. Il empêche l’électrode d’endommager les tissus, tout en facilitant la transmission du signal électrique dans les tissus environnants. Le chercheur a ainsi prouvé qu’il était possible d’améliorer la qualité des électrodes en adaptant les matériaux – une stratégie toute récente en recherche.

Une compagnie s’est montrée intéressée à poursuivre le projet. En attendant des développements de ce côté, Fabio Cicoira travaille également à améliorer les électrodes externes placées, entre autres, à la surface de la peau pour mesurer des signaux bioélectriques chez l’être humain et ainsi, possiblement, mieux traiter la douleur.