L’épuisement professionnel des enseignants (ÉP) inquiète pour ses conséquences sur les individus, mais également sur la qualité de l’offre scolaire (p.ex. absentéisme, abandon de la profession, roulement de personnel, qualité de l’enseignement). Cette recherche pose deux grandes questions : 1) quels sont les déterminants organisationnels de l’ÉP des enseignants, étudié sous l’angle de ses deux principales composantes, la fatigue professionnelle (FP) et le sentiment d’inefficacité professionnelle (IP), et 2) et quels sont les impacts de l’ÉP des enseignants sur le bien-être et la réussite des élèves?

Il est important d’offrir aux enseignants des occasions de développement professionnel pouvant maximiser leur sentiment d’efficacité.

Les résultats indiquent que les déterminants organisationnels les plus fortement associés au développement de la FP sont directement liés à la présence de perturbations en classe, à la gestion inefficace des comportements problématiques, et au climat scolaire négatif (tensions, insécurité). Par ailleurs, aucun des processus organisationnels n’est associé au sentiment d’IP : l’IP reposerait avant tout sur des déterminants individuels.

Au primaire, plus l’enseignant se sent inefficace (IP), plus ses élèves éprouvent des difficultés. Néanmoins, l’effet de la fatigue professionnelle (FP) apparait plus complexe et non linéaire : au primaire comme au secondaire, un certain niveau de FP est associé à des effets positifs chez les élèves, ce qui laisse penser que la FP reflète un engagement au travail. Certains de ces effets sont plus importants lorsque les enseignants se sentent inefficaces et/ou apparaissent restreints aux écoles favorisées ou peu multiethniques.

Cette recherche suggère que les mesures visant à réduire l’indiscipline et les comportements antisociaux à l’école ainsi qu’à accroitre les compétences de gestion de comportement des enseignants permettraient de réduire les risques d’ÉP, surtout en ce qui a trait à la fatigue. Elle souligne également l’importance d’offrir aux enseignants des occasions de développement professionnel visant à maximiser leur sentiment d’efficacité professionnelle. Enfin, cette étude indique l’importance de mieux comprendre les liens entre la fatigue professionnelle et la réussite ou l’adaptation des élèves.

Chercheur principal

Michel Janosz, Université de Montréal

Résumé

Rapport de recherche

Annexes

Appel de propositions

Dépôt du rapport de recherche : août 2017