De nombreuses statistiques tant québécoises qu’internationales indiquent que les femmes sont sous-représentées dans les domaines des sciences et génie.

Cette thèse a pour but d’évaluer un modèle théorique qui tente d’expliquer les processus psychosociaux favorisant ou non la motivation des femmes à l’égard d’un programme universitaire en sciences. Le modèle proposé repose sur deux cadres théoriques reconnus, celui de la théorie de l’autodétermination et celui de la menace des stéréotypes. Il postule que la sous-représentation des femmes et la perception d’avoir été peu exposées à des modèles féminins en sciences favorisent chez les femmes qui étudient dans ces programmes une croyance plus élevée au stéréotype selon lequel les programmes de sciences et génie sont des programmes réservés aux hommes. Le modèle propose également que plus les femmes croient à ce stéréotype, moins bonne est leur motivation par rapport aux sciences.

Les femmes étudiant dans un programme où elles perçoivent qu’elles sont sous-représentées croient davantage au stéréotype.

Deux objectifs spécifiques sont poursuivis dans cette thèse. Le premier consiste à évaluer la qualité psychométrique des instruments de mesure utilisés et à vérifier la présence de différences liées au sexe pour les variables à l’étude. Ce premier objectif préliminaire s’avère important, voire crucial, puisqu’il permet de s’assurer que le modèle de mesure soit adéquat avant de procéder à l’analyse longitudinale des données. Le second objectif vise à tester, dans le cadre d’un devis longitudinal, le modèle proposé. Il fait l’objet d’un article qui est inséré dans le cadre de la thèse. Au total, 488 étudiants inscrits en première année du baccalauréat en sciences et génie ont participé à une étude longitudinale. Les analyses préliminaires ont permis de montrer la validité de construit de nos échelles de mesure, leur invariance en fonction du sexe et leur stabilité dans le temps.

De plus, les résultats des analyses longitudinales indiquent que les femmes qui étudient dans un programme où elles perçoivent qu’elles sont sous-représentées croient davantage au stéréotype et sont moins motivées par rapport aux études scientifiques que celles qui étudient dans un programme où elles représentent près de 50 % des effectifs étudiants.

Finalement, tel qu’attendu, les résultats indiquent que les liens proposés dans le modèle ne sont pas significatifs pour les hommes. Les résultats sont discutés à la lumière des théories de l’autodétermination et de la menace du stéréotype.

Chercheure principale

Marie-Noëlle Delisle, Université Laval

Thèse

Appel de propositions

Dépôt de la thèse : décembre 2008