Ces dernières années, le poker est devenu très populaire à travers le monde, gagnant constamment de nouveaux adeptes.

Au Québec, après la loterie et les machines à sous, le poker est la troisième activité de jeu la plus populaire auprès des adultes québécois, pratiquée par 4,7 % d’entre eux.

Le poker est la troisième activité de jeu la plus populaire auprès des adultes québécois.

En raison du nombre élevé de joueurs de poker présentant potentiellement des problèmes de jeu, différents intervenants et chercheurs s’interrogent sur l’éventuelle escalade des risques chez ces joueurs. Cette étude est la première à s’intéresser à la trajectoire des joueurs de poker sur cinq ans. Les chercheurs se sont demandé comment ont évolué les habitudes de jeu des joueurs sur Internet et en salle? Y a-t-il eu des changements au niveau de la gravité des problèmes de jeu durant la période à l’étude?

Cette étude souligne l’existence de différentes trajectoires en ce qui a trait à la modalité de poker (Internet ou en salle) chez les joueurs. Alors que la majorité reste des joueurs en salle et le quart d’entre eux demeure sur Internet, d’autres passent de la modalité Internet à la salle. Ainsi, le poker sur Internet ne semble pas, dans cette cohorte de joueurs, faire significativement de nouveaux adaptes au long cours. Au contraire, les joueurs Internet quittent cette modalité pour devenir des joueurs en salle.

Les résultats soulignent également l’existence de différentes trajectoires en ce qui a trait à la sévérité des habitudes de jeux de hasard et d’argent (JHA) chez ces joueurs. Alors que le niveau de risque de la très grande majorité est faible ou inexistant, ce niveau de risque va en décroissant. Avec le temps, les joueurs de poker diminuent leur intensité de jeu et rapportent également moins de conséquences.

Il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter pour la très grande majorité des joueurs puisque le niveau de risque présenté diminue avec les années. Cette tendance à la baisse n’est toutefois pas présente pour le groupe des joueurs pathologiques. En fait, contrairement à toutes les autres trajectoires, cette trajectoire va en augmentant de sévérité avec les années. Cette trajectoire problématique, regroupant un petit groupe de joueurs, est notamment caractérisée par le nombre de JHA pratiqués ainsi que par le faible niveau de satisfaction face à leur vie. Ce noyau dur de joueurs pathologiques ne semble donc pas rejoint par les messages de prévention ayant présentement lieu et ne demande pas d’aide pour leurs problèmes de JHA.

Il est donc important, dans de futures campagnes d’information et de prévention, que ce groupe soit particulièrement ciblé, qu’ils accèdent aux traitements et qu’ils se protègent des risques associés à la pratique des JHA.

Chercheure principale

Magali Dufour, Université de Sherbrooke

Résumé

Rapport de recherche

Appel de propositions

Dépôt du rapport de recherche : juillet 2016